Le fulgurant destin du chevalier de Limoëlan

Joseph de Limoëlan (1768-1826) fut un chef chouan et l’un des organisateurs de l’attentat de la rue Saint Nicaise (24 décembre 1800) contre Bonaparte. Ce n’est sans doute pas un hasard si « fulgur » en latin signifie « éclair ».

Le livre nous présente en particulier, de manière alerte et documentée, l’histoire d’une famille noble de l’Ouest dans la tourmente révolutionnaire, jusqu’à cet attentat. Les dilemmes  auxquels furent soumis les acteurs de cette époque sont bien décrits. L’histoire de l’attentat est particulièrement fouillée, occupant le quart de l’ouvrage, avec une présentation originale des préparatifs et du déroulement. Et l’on revient plusieurs fois sur ce thème dans la suite de l’ouvrage. Quelle fut la contribution exacte de Limoëlan ? L’auteur nous transmet tout ce que l’on a trouvé sur le sujet.

On parle aussi beaucoup de Fouché, qui avait des relations avec des proches de Limoëlan, et il apparaît ambigu comme souvent.

Nous sommes ensuite transportés aux États-Unis où le héros du livre s’exile et où il commence par traiter des affaires d’héritage avec de multiples procès. Il s’oriente au bout de  quelques années vers la prêtrise, toujours aux États-Unis, ce qui nous donne une vision de ce que fut le développement de l’église catholique dans ce pays, avec son lot de querelles intestines.

Le livre contient beaucoup de détails précis sur des aspects connexes, notamment la pyrotechnie avec le concours des poudriers de l’AF3P et les voyages maritimes entre la France et les États-Unis ainsi que l’Océan indien. On trouve également des considérations intéressantes sur les tactiques des chouans et celles des troupes républicaines.

On peut aussi y observer les conditions d’émigration et les aller et retours de certains, dont Limoëlan, plus complexes que ce que beaucoup ont retenu de leurs études.