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01 juin 2017

LES FORCES AÉRIENNES DE LA GENDARMERIE NATIONALE

Publié par Emmanuel Sillon, Colonel et Sarma GADJENDRA (1964) | N° 112 - Les voilures tournantes

Une composante au service de l’action territoriale de la GN, qui depuis ses origines a développé une culture d’efficience et d’innovation.


Les Forces aériennes de la Gendarmerie prennent corps au début des années 50 et placent dès cette époque, la Gendarmerie nationale dans une dynamique d’exploration de nouveaux champs missionnels à partir de la 3ème dimension et de rupture technologique radicale par rapport aux moyens d’intervention d’alors.
Fortes d’un passé glorieux de ses premiers équipages dans les conflits nationaux au lendemain de la deuxième guerre mondiale, mais aussi par leurs contributions structurantes et toujours pérennes au dispositif national, de référence mondiale, du secours en montagne, comme du développement de l’engagement de la 3ème dimension dans les missions de sécurité publiques en France métropolitaine et dans les départements et territoires outre-mer, les Forces aériennes de la Gendarmerie n’ont cessé de se transformer au gré des innovations technologiques et industrielles pour apporter une réponse toujours plus efficiente à l’action publique en matière de sécurité. Aujourd’hui, Les Forces aériennes portent ainsi un dispositif national de 29 bases opérationnelles et de deux centres de soutien opérationnel, le premier pour la formation des équipages, le second pour la maintenance de niveau NTI2 des aéronefset sont composées de 55 hélicoptères mono (26) et bi-turbines (29) de type Ecureuil, EC 135, EC145, mais aussi de 23 micro-drones tactiques à l’horizon fin 2017. Près de 20 000 heures de vol opérationnel sont effectuées annuellement.
Les forces aériennes de la Gendarmerie déclinent leur soutien opérationnel au profit des unités territoriales des forces de sécurité selon les principes de proximité, de réactivité et d’adaptabilité pour garantir un niveau d’intégration le plus abouti dans la manœuvre terrestre

Pour cela et au-delà des principes d’action rappelés ci-dessus, les Forces aériennes ont misé sur l’innovation technologique comme amplificateur d’intégration et de performance opérationnelle. Ainsi et de manière précoce, les Forces aériennes ont fait le choix au milieu des années 90 d’intégrer sur AS  350, des systèmes optroniques embarqués disposant d’une capacité de retransmission d’images en direct. Depuis, et avec l’arrivée dès 2008 des EC 135s dotés de caméra Wescam MX15i, cette capacité de captation et de retransmission d’images n’a cessé de s’amplifier et de gagner en fiabilité, élongation et flexibilité par l’emploi, par exemple, de valise satellitaire, pour garantir le recueil, la transmission et l’exploitation des images saisies aux échelons décisionnels tactiques, opératifs ou politiques. De même, les forces aériennes placèrent l’intégration du dispositif moderne de cartographie embarquée Euronav IV au cœur du standard d’équipements de ses flottes multi-moteurs considérant le gain apporté par ce dispositif en matière de sécurité aérienne et le considérant aussi dans une approche future, comme le socle possible d’un dispositif embarqué d’informations tactiques géo-référencées montantes et descendantes. Cette réflexion d’anticipation menée au début des années 2000, trouve aujourd’hui un nouvel élan avec l’introduction à bord de nos aéronefs de la tablette gendarmerie NEOGEND1 véritable terminal tactique du gendarme qui constitue là encore un accélérateur de performance. Très naturellement enfin, l’ensemble de ces développements et de ces choix technologiques s’exprime dans une coopération exemplaire entre les Forces aériennes de la Gendarmerie, l’expertise des personnels de la DGA, et une relation privilégiée et atypique avec le tissu industriel. Fortes de ce passé et des exceptionnelles avancées obtenues par les Forces aériennes ces dernières années, une véritable culture de l’innovation et de l’anticipation s’est installée et s’articule aujourd’hui autour de projets ambitieux dédiés à l’intégration des micro-drones dans l’engagement opérationnel et l’analyse des données d’exploitation de nos flottes. Ce dernier point couvre en particulier deux domaines riches de potentialités à la fois opérationnelles et d’efficience : celui de l’exploitation centralisée et compilée des images captées à partir de nos aéronefs à des fins de sécurité, et celui consacré à l’analyse des éléments techniques d’exploitation des aéronefs introduisant une approche prédictive de la maintenance, gage d’une meilleure sécurité grâce à une connaissance enrichie du vieillissement des organes sensibles, et source évidente d’optimisation des potentiels, des flux logistiques, et donc de la ressource budgétaire. Cette double thématique s’appuie par ailleurs sur la dynamique digitale plus globale de la Gendarmerie nationale. Ainsi, l’analyse prédictive du soutien des flottes utilisera la technologie des puces RFID intégrée aux moteurs et interfacée au Système d’information de maintenance (MIS) que partagerons dans une vision d’avenir et d’efficience les Forces Aériennes de Gendarmerie, le Groupement Hélicoptères de la DGSCGC, et les voilures tournantes de la DGDDI. Ces données feront l’objet d’une exploitation en interne gendarmerie grâce au moteur de calcul dont elle dispose pour la compréhension et l’analyse prédictive de la délinquance. Pour conclure, les Forces aériennes de la Gendarmerie rayonnent par l’ampleur et la diversité de leur engagement et contribuent à la performance globale de la Gendarmerie. Armées par des Officiers et des Sous-Officiers spécialistes de haut niveau, elles portent donc les valeurs d’excellence et d’innovation pour un avenir toujours meilleur et efficient.




Emmanuel Sillon, Colonel, Commandant des Forces aériennes de la Gendarmerie nationale
Gadjendra Sarma, ICA, Conseiller scientifique du Directeur général de la Gendarmerie nationale

Auteurs

Emmanuel Sillon, Colonel

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