LA SAGA DES GROUND MASTER
QUAND INNOVATION RIME AVEC SIMPLICITÉ ET EFFICIENCE
Dans un monde en demande croissante de souveraineté aérienne, il est essentiel de disposer de capteurs performants capables d’évoluer face aux menaces nouvelles. Les principes fondateurs de la famille des radars Ground MASTER se sont inscrits dans cette dynamique. À l’origine du développement, la mobilité, la compacité, la fiabilité, la simplicité de mise en œuvre furent des valeurs tout aussi importantes que la performance pure de détection. Ces principes de conception, combinés à la recherche de la juste adaptation aux besoins des forces et de simplification dans l’usage opérationnel, ainsi que la flexibilité dans la production et le soutien, ont porté le succès international de ces produits, dont THALES et ses partenaires de la BITD viennent d’augmenter significativement les cadences de production.
Genèse d’une ambition
Après avoir rencontré quelques déceptions commerciales au début des années 2000, THALES a décidé de repartir d’une page blanche pour définir une toute nouvelle famille de radar. Cette démarche débuta par un travail important de compréhension des « vrais » besoins des utilisateurs, non seulement sur les performances classiques d’un radar mais aussi et surtout sur leur utilisation. Ceci a donc conclu à définir un maitre mot : « simplification ». Celui-ci s’est alors imposé à toutes les étapes de la conception. Pour autant, les innovations ne devaient pas être absentes. Au contraire, elles furent nombreuses mais en se mettant toujours au service de cet objectif majeur.
Amélioration décisive d’un facteur > 3 dans la suppression de la fausse alarme grâce à l’apport de l’IA dans les dispositifs de séparation entre cibles d’intérêt et réponse parasite %F%
Innovations en rupture
La première d’entre elle a consisté à introduire une technologie GaN (Nitrure de Gallium) dans la fonction émission. Cette technologie issue du monde des télécommunications n’avait alors jamais été utilisée dans le monde des radars. Depuis, la majorité des radaristes mondiaux ont emboîté le pas. Là encore, plutôt que de rechercher une performance radioélectrique supérieure, l’augmentation importante des rendements énergétiques apportée par le GaN a été guidée vers une réduction drastique de la consommation, des dispositifs de refroidissement et au final du poids et du packaging. La conception mono-colis d’un GM400, et ses bénéfices souhaités par les utilisateurs, unique encore aujourd’hui pour un radar de cette catégorie, devenait alors possible. Ce fut un pari audacieux mais payant.
En rupture avec les habitudes passées consistant à définir les spécifications de nos sous-traitants, un travail conjoint avec les partenaires de la BITD, essentiellement issus de l’aéronautique française, s’attacha alors à concevoir les différents sous-ensembles du packaging en s’appuyant sur leurs meilleures technologies et compétences, en adaptant alors le design du produit final.
L’autre innovation déterminante reposa sur la conception d’une toute nouvelle architecture entièrement numérique et modulaire permettant de concevoir de multiples configurations radar en assemblant des « building blocks » hardware et software identiques et redondés. L’optimisation des cadences de production, de la fiabilité, de l’évolutivité tout au long du cycle de vie des produits de cette gamme en sont les bénéfices majeurs.
La modularité, atout décisif pour l’augmentation des cadences et la mise à niveau
En quelques années, la modularité a démontré deux grandes vertus.
D’une part, elle permet une flexibilité de l’outil industriel qui repose sur le report des opérations d’adaptation au besoin précis du client en fin d’intégration. Ainsi, les modules élémentaires peuvent être produits en avance de phase, sur la base de prévisions commerciales, ce qui amène à une réduction massive du temps de cycle et de livraison pour le client, pour les radars neufs. De même, le soutien des radars en service est facilité par l’approche en buildings blocks communalisés.
D’autre part, elle facilite l’évolution permanente des produits pour les adapter aux besoins nouveaux en s’appuyant sur l’introduction de nouvelles approches et technologies. Par exemple, ces dernières années, l’émergence des menaces liées aux drones a généré des travaux algorithmiques importants afin d’adapter les traitements à cette problématique particulière. Les retours issus de plusieurs théâtres d’opération ont déjà démontré le bon niveau de performance. Le recours à l’Intelligence Artificielle permet de poursuivre cette lutte face à des menaces de plus en plus complexes. Les résultats obtenus au niveau de la fonction de classification devant discriminer entre toutes les petites cibles, y compris les oiseaux, sont impressionnants. Là où des algorithmes classiques mesurent des améliorations de quelques dizaines de pourcent, c’est un facteur 3 qui est obtenu par l’IA.
L’Intelligence Artificielle au service de la classification de cibles
Amélioration décisive d’un facteur > 3 dans la suppression de la fausse alarme grâce à l’apport de l’IA dans les dispositifs de séparation entre cibles d’in- térêt et réponse parasite.
Une histoire en marche
Les succès rencontrés dès l’introduction sur le marché de cette nouvelle famille au début des années 2010 ont permis de valider la pertinence des choix réalisés. Ils placent l’industrie française en situation de leadership sur ce marché très concurrentiel. Ainsi, depuis leur lancement, ce sont désormais plus de 200 radars qui sont déployés sur tous les continents. Avec l’amélioration régulière de leurs performances qui les maintient au meilleur niveau, ces produits sont particulièrement demandés, et THALES vient d’investir pour un doublement rapide des cadences, profitant de la flexibilité du modèle industriel de sa ligne radars.
Eric Marceau, Vice-Président Stratégie des radars de surface chez THALES
Eric Marceau, Vice-Président Stratégie des radars de surface chez THALES Diplômé de Centrale Supélec en 1986, Eric a occupé différentes positions de management au sein de l’activité radar durant 25 ans ainsi que dans le groupe THALES. De 2014 à 2018 il était PDG de la Joint Venture TRS-AMDC2 entre THALES et RAYTHEON en charge des systèmes de commandement air de l’OTAN avant de revenir dans l’activité radar de surface où il est désormais responsable de la stratégie.
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