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Les atouts du corps de l’armement perçus par les jeunes IA
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22 mars 2023

UN KALÉIDOSCOPE DE VOCATIONS

Pourquoi entre-t-on dans le secteur de l’armement, et plus particulièrement dans le corps des IA, pourquoi y reste-t-on, ou du moins qu’en retire-t-on si l’on poursuit sa carrière autrement ?


On ne fait bien que ce qu’on aime

En charge du recrutement du corps de l’armement entre 2012 et 2019, j’ai pu croiser de nombreuses promotions aussi bien à l’X que dans le corps de l’armement, et j’ai accompagné des jeunes tous différents, mais qui se retrouvaient sur… sur quoi en fait ? Des valeurs, des passions, des intérêts, des calculs parfois conduisant au choix du corps de l’armement. Le temps passant, ce creuset permet à de multiples vocations de se déployer.

Des clefs de discernement initial

Le choix d’un premier poste est une épreuve, que je continue de voir en rencontrant des polytechniciens via AX Carrières. Peur de se tromper, de ne pas faire « le mieux », de se trouver engagé dans une voie dont on ne pourra pas sortir pour certains. Une certaine timidité ou un manque de confiance en soi pour d’autres : qu’est-ce que je veux, puis-je me faire confiance pour prendre une option ?

Dans ce contexte, le choix d’un grand corps peut être une réponse sécurisante, voire un non-choix. J’en donnais quelques illustrations dans un article de la Jaune et la Rouge en 2018(1).

Cependant dans un sondage auprès d’une centaine de jeunes IA de la même année, il est ressorti que les principales motivations qui les avaient conduit à s’engager étaient dans l’ordre :
1. Rendre à l’État ce qu’il m’a donné,
2. Avoir jeune des responsabilités importantes,
3. Faire de la technique,
4. Faire partie d’un grand corps.

On y trouve des sentiments de gratitude, le souhait de servir et de donner le meilleur de soi-même, d’une responsabilité vis-à-vis d’un niveau scientifique élevé qu’il a été coûteux d’acquérir, le service de l’État…

A partir de ce cocktail initial de motivations et même s’il y reste des postes obligés dans les parcours de carrière, les choix successifs sont l’occasion de raffiner ce que l’on préfère faire ou être et de s’orienter vers un parcours singulier : ingénieur, manager, gestionnaire, pilote des corps techniques, expert, innovateur, régulateur, etc.. Du reste, lors de la FAMIA, les jeunes IA étaient étonnés que la plupart des intervenants se présentent par la phrase « j’ai un parcours atypique car… ».

Un cocktail de vocations

Regardons maintenant de l’autre côté du prisme, en examinant là où travaillent les IA.

Dans les grandes masses, un tiers des 1650 actifs travaille à la DGA, dans différentes fonctions, un petit tiers dans des organismes publics, et le reste dans l’industrie ou les services(2). Pourtant, une segmentation plus fine fait apparaître une dizaine de vocations qui s’affirment au fil des années.

On trouve d’abord une vocation dominante liée à la direction de programme, compétence basée sur la technique qui se construit à la DGA et répond bien aux besoins des Armées et de l’industrie.

Citons ensuite les profils experts et R&D, les passionnés d’informatique souvent liés aux fonctions de renseignement, les « fanas mili », les internationaux, les entrepreneurs qui peuvent rester quelques années dans le giron administratif, mais qui s’y sentent à l’étroit et éprouvent le besoin de sortir du cadre.

Deux autres vocations me semblent être la « régulation », c’est à dire le côté normatif pour faire en sorte que le système de l’État soit vertueux, et l’« administration » ou management d’organisation qui conduit à rechercher des postes de direction générale avec une dimension politique.

A partir de la DGA, un rayonnement selon les différentes vocations

A partir de la DGA, un rayonnement selon les différentes vocations

Je ne peux m’empêcher de constater que nos profils de direction technique gagneraient à s’enrichir de compétences formelles d’administration, car la compétence technique conduit souvent à une modestie excessive, illustration peut-être de l’effet Dunning- Kruger(3)…

Cette liste, ni exclusive ni limitative, peut nous laisser nous inspirer par nos envies profondes, par des exemples, des mentors. Quelques profils inspirants sont présentés dans les pages qui suivent.

Pour les plus jeunes d’entre nous, la période d’ouverture est une occasion exceptionnelle de tester autre chose de notre vocation : profitez-en !

Laura Chaubard, devenue depuis DG de l’Ecole, en grande conversation avec de jeunes X dont certains rejoindront le corps de l’armement

Laura Chaubard, devenue depuis DG de l’Ecole, en grande conversation avec de jeunes X dont certains rejoindront le corps de l’armement

1 : https ://www.lajauneetlarouge.com/ce-qui-peut-motiver-un-jeune-polytechnicien-pour-larmement-une-demarche-de-choix/
2 : Article sur la consultation des IA par la CAIA rapporté dans le numéro 127 « Projets et numérique »
3 : h Effet par lequel moins on est compétent, plus on se sent sûr de soi et réciproquement

Auteur

Rédacteur en chef du magazine des ingénieurs de l'Armement.
Coach professionnel certifié et accrédité "master practitioner" par l'EMCC.
Fondateur de Blue Work Partners SAS qui propose :<br>
- Formation au leadership
- Coaching de dirigeants
- Accompagnement d'équipes projets
X84, ENSTA, coach certifié IFOD,
Auteur du guide de survie du chef de projet (Dunod 2017).
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