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Un système d’arme à la fois moderne et rustique, adapté aux conditions d’emploi les plus difficiles...
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30 avril 2015

LES ROQUETTES FRANÇAIS EN POINTE

Publié par Bernard Amrhein, GBR, conseiller opérationnel TDA Armements | N° 105 - Intelligence Artificielle et Robots

Il y a près d’un siècle, la france était la première Nation (et la seule pendant toute la Première Guerre mondiale) à armer des aéronefs de roquettes air-air et air-sol, capacité réintroduite chez nous pendant la Guerre froide seulement.depuis 2009, l’hélicoptère de combat Tigre, qui tire des roquettes dans toutes les opérations où il est engagé, fournit aux unités au sol un véritable appui feu aérien rapproché, tout en offrant une capacité de neutralisation/destruction en autonome.

Utilisant l’activation par induction, les lanceurs et les roquettes numériques français sont donc largement éprouvés au combat et constituent un système de deuxième génération, aux perspectives d’évolution assez exceptionnelles.


Quand l’innovation s’impose

La roquette française revient pourtant de loin, tant cet armement sombrait dans l’obsolescence.

Massivement utilisée par les Alliés à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, puis par les Américains pendant la Guerre de Corée et au Vietnam, la roquette de 2.75’’ (70 mm) n’évolue qu’à la marge au fil des ans. Côté soviétique, puis russe, la roquette de 80 mm, tirée à courte portée depuis des blindés volants, fait ses preuves en Afghanistan. Partout, la production de masse pallie le manque de précision : personne ne cherche à améliorer des systèmes jugés éprouvés.

En France, dès les années cinquante, la Société Nouvelle Edgar Brandt (SNEB) produit des roquettes air-sol pour les besoins de l’armée de l’air, mais avec des calibres de 68 et 100 mm. La French Touch, déjà … La Première guerre du Golfe sonne le glas d’un armement tiré de trop près, et trop bas par des JAGUAR très vulnérables aux tirs de l’artillerie sol-air irakienne. 

Le nouveau dogme des aviateurs prône alors le « tout missile » : exit la roquette …

Avec le développement du futur hélicoptère de combat TIGRE, dans les années 2000, l’armement roquettes air-sol connaît un nouvel essor, mais doit se plier à de nouvelles contraintes opérationnelles (augmentation de portée, de précision, de sécurité) et techniques. En effet, mises à feu via une liaison électrique filaire, les roquettes existantes génèrent toutes des éjectas (câbles, connecteurs…) susceptibles d’endommager l’aéronef. Avec un appareil en matière composite et équipé d’un moyen optique, ce défaut est rédhibitoire.

Avec ses armes de type F4, TDA ARMEMENTS SAS, héritière de Brandt, invente la roquette de deuxième génération.

Des avantages techniques déterminants

Innovante, la roquette française l’est effectivement à divers titres.

Plus légère, plus précise, complètement inerte jusqu’au moment du tir et exempte de tout branchement externe, la roquette est activée par induction, c’est-à-dire par la transmission d’ondes électriques codées du lanceur vers la munition. L’induction permet également de transmettre à la roquette des données numériques comme, par exemple, la durée de trajet avant dépotage du fagot de fléchettes pour la munition Anti-Matériel et Véhicules (AMV), et de recevoir des informations montantes, comme le type de munition présent dans chacun des tubes.

Ensuite, de par la technologie employée et contrairement aux roquettes de première génération, les Roquettes activées par induction (RAI) sont totalement insensibles à l’environnement électromagnétique. Conformes aux classifications OTANiennes les plus sévères, elles sont particulièrement fiables et sécurisées, ce qui autorise le chargement des lanceurs à bord des Bâtiments de projection et de commandement (BPC) du type MISTRAL, comme ce fut le cas pendant la guerre au-dessus de la Libye en 2011.

Enfin, les roquettes de type F4 sont réputées inviolables, car il est impossible de les tirer si l’on ne connaît pas leur code d’activation. Des terroristes seraient bien incapables de les utiliser dans des lance-roquettes de fortune, d’en faire des Katiouchas ou de les transformer en Engin Explosif Improvisé (EEI). Le Système de Roquettes Activées par Induction (SRAI) inaugure donc une nouvelle ère, dans laquelle nos unités, tout comme les unités alliées ou amies, ne verront pas se retourner contre elles des armes françaises récupérées sur le terrain.

La technologique française en matière de roquettes est aujourd’hui unique au monde.

Une nouvelle manière de conduire la guerre

Cet écart technologique se creusera davantage encore avec la mise en service de la Roquette Guidée Laser (RGL) avant la fin de cette décennie.

Propulsée elle aussi par le moteur F4, cette munition est équipée du même système d’activation que les roquettes non guidées, d’un semi-actif laser, d’un kit de guidage comprenant quatre gouvernes et d’une charge militaire modulaire. Programmée depuis l’hélicoptère, elle peut atteindre des objectifs illuminés laser, fixes ou en mouvement, jusqu’à une distance de 5 000 mètres, avec une précision inférieure au mètre, l’Homme restant en permanence dans la boucle et pouvant donc dévier le tir en cas de doute avant impact.

Cependant, la véritable révolution tactique consiste en la combinaison de cette extrême précision avec une charge militaire n’occasionnant que des dommages collatéraux très réduits : au-delà d’un rayon de vingt mètres autour du point d’impact, la munition n’a plus aucun effet, seule la cible est effectivement traitée. Cette nouvelle capacité ouvre de réelles perspectives dans le cadre de l’appui des troupes au sol, qu’elles soient alignées ou imbriquées avec l’ennemi car, désormais, un appui feu est possible au contact, ce qui n’était pas envisageable avec des munitions plus volumineuses et plus puissantes.

En particulier, la RGL autorise un emploi « au milieu des populations », dans le cadre d’une guerre asymétrique où l’ennemi n’hésitera pas à prendre des non-belligérants en otages afin d’interdire des frappes certes conventionnelles, mais très imprécises et aux effets souvent dévastateurs. Des assauts à courte portée sur des objectifs traités avec précision juste avant leur déclenchement éviteront certainement de nombreuses pertes inutiles.

 

 

Filiale du groupe THALES, TDA ARMEMENT SAS est implantée à La-FERTÉ-SAINT-AUBIN, aux franges nord de la Sologne et à 20 kilomètres au sud d’orléans.

Produisant – entre autres – les mortiers de 81 et de 120 mm (et leurs munitions) ainsi que le système de roquettes activées par induction (srai), elle s’investit également dans le contrôle de zone, avec le sYstème de Protection Périmétrique (sYProPe), et dans la protection active des plateformes (par destruction de la menace missile/roquette avant impact).tda armemeNts sas développe également une munition guidée de mortier (mGm) de 120 mm et les mUnitions à risque atténué (mUrat).

Pour en savoir plus, rendez-vous à l’adresse www.tda-armements.com…

 

 

 

Un système d’arme avant-gardiste, à la fois simple à mettre en œuvre et sans effet sur la machine…

 

Un système d’arme à la fois moderne et rustique, adapté aux conditions d’emploi les plus difficiles…

 

Roquette guidée laser (RGL) à précision sub-métrique

 

Auteur

Bernard Amrhein, GBR, conseiller opérationnel TDA Armements

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