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Vue d'ensemble du SCCOA
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14 octobre 2022

UN SOUTIEN OPTIMISÉ POUR UNE SÛRETÉ AÉRIENNE AMÉLIORÉE

La surveillance aérienne est la pierre de rosette de la souveraineté de l’espace aérien. C’est elle qui permet de décrypter les trajectoires, les intentions et les anomalies du trafic aérien survolant le territoire national. Elle fait l’objet d’un programme spécifique dont la genèse est rappelée en fin de magazine : le SCCOA, système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales, en permanente évolution. 


La surveillance aérienne.

Fondée sur de multiples capacités, multi sources hétérogènes, la surveillance aérienne est le fruit et l’aboutissement du traitement et de de la fusion de données pour en faire un tout intelligible, distribué aux opérateurs responsables de l’établissement en temps réel de la situation aérienne générale sur le territoire.

 

SRSA (Système de radio SOL-AIR) 

Au départ, il faut détecter, à l’aide de capteurs actifs et passifs, pour connaître l’état du ciel et les objets aériens qui le traversent. En deuxième lieu il faut identifier, là encore les systèmes coopératifs jouent un rôle important en transmettant les données inhérentes au type d’aéronef et à la nature du vol. Enfin il faut classifier, c’est là qu’entrent en jeu les données issues du renseignement militaire et des comportements des aéronefs (type de compagnie, provenance, passagers à bord, etc..). Aujourd’hui s’y ajoutent les données non classifiées comme l’ADS-B ou les positions GPS qui enrichissent la caractérisation d’une piste aérienne. 

 

Radar BA2D 

Indispensable à la souveraineté de notre espace aérien, le Système de Commandement et de Conduite des Opérations Aérospatiales (SCCOA), composé de plus de 700 systèmes (radars, systèmes d’information, réseaux...), assure la Posture Permanente de Sûreté (PPS), la coordination de la défense sol-air et la planification, la programmation et la conduite des opérations aériennes sur le territoire national comme en opérations extérieures.

Radar GIRAFFE déployé 

La rupture : verticaliser le soutien de l’ensemble

 Un marché structurant

La direction de la maintenance aéronautique (DMAé) du ministère des Armées a confié en décembre 2021 à Thales le soutien des principaux systèmes composant le Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales (SCCOA) à travers le marché dit VASSCO (VerticAlisation du Soutien du SCCOA).

Après la verticalisation du soutien pour le Maintien en condition opérationnelle (MCO) des différents vecteurs aériens des forces armées (avions et hélicoptères), la DMAé a étendu ce modèle de contractualisation aux systèmes complexes tel que le SCCOA, ceci afin d’améliorer sa disponibilité et d’augmenter significativement et durablement le niveau de performance du soutien.

La verticalisation du soutien du système de commandement et de conduite des opérations aériennes (VASSCO) permet d’embrasser l’ensemble du périmètre pour optimiser entre autres la capacité de surveillance aérienne. L’industrie s’est donc engagée sur la disponibilité de l’ensemble de SCCOA en cohérence avec le contrat opérationnel des forces.

« La durée du marché de 10 ans permet à Thales de réaliser la mise à hauteur de son outil industriel, garantissant ainsi la pérennité du soutien de ce système, qui est indispensable pour la PPS dans les dix années à venir », a expliqué lors du point presse du ministère des Armées, la directrice de la maintenance aéronautique, Monique Legrand-Larroche.

Le marché VASSCO remplace ainsi 35 marchés de support complexes et hétérogènes qui couvraient l’ensemble des constituants du système SCCOA. Il s’appuie sur des prestations de tous les partenaires industriels. Il permet également à tous « d’avoir une visibilité sur le long terme pour assurer le Maintien en Condition Opérationnelle du SCCOA », comme l’a souligné Christophe Salomon lors d’un point presse organisé lors de la signature.

 

 

Vigie d’un CLA 

La synchronisation permanente des acteurs au cœur de la performance

Le rôle du maître d’œuvre et architecte-intégrateur de services est de coordonner une quinzaine d’industriels pour VASSCO : CS Group, le SIAé (Service industriel de l’aéronautique), Hemeria, la MOSS (entreprise commune Airbus/ Thales), INEO, Leonardo, Orolia, Daher, Airbus, Degréane, Cegelec, Indra et Capgemini et d’assurer bien entendu le soutien de ses propres systèmes (centres, radars, systèmes de communication).

La nouveauté est la mise en œuvre d’un plateau collaboratif État-Industrie qui permet dès à présent d’adapter le soutien aux impératifs des forces selon la criticité opérationnelle de chacun des systèmes, d’accélérer la prise de décision et d’accroître l’agilité face aux imprévus, mais aussi d’identifier au quotidien les voies d’amélioration du soutien du SCCOA tout en renforçant l’autonomie des forces. 

Par ailleurs, l’amélioration de la disponibilité opérationnelle des différents systèmes s’appuiera sur le déploiement d’un nouveau système logistique dédié, permettant, avec la mise en place de guichets disponibles 24h/24h et 7j/7, d’assurer l’approvisionnement en rechanges du SCCOA sur 125 sites en France et en outre-mer. Les délais d’acheminement des pièces de rechange seront optimisés pour une meilleure réactivité des opérations de maintenance des systèmes tout en prenant en compte les contraintes opérationnelles des forces. 

Le SCCOA évoluant de manière incrémentale, il est composé de systèmes de plusieurs générations. C’est pourquoi VASSCO prévoit aussi une logique «d’ensemble de la dynamique de retrait de service» de certains vieux systèmes et «d’arrivée de nouveaux systèmes», a expliqué la DMAé.

L’enjeu principal est de renforcer la collaboration entre tous les acteurs du soutien, afin d’améliorer le niveau de satisfaction des utilisateurs et l’efficacité industrielle grâce à l’accélération des échanges permis par les nouvelles technologies de l’information autour d’une plateforme orientée services. 

Un coût de soutien maîtrisé 

Le soutien du SCCOA repose sur un système d’information cœur appelé HeadLight, permettant de planifier des opérations de soutien intégrées, de garantir l’intégrité et le partage rapide des informations entre tous les acteurs participant au soutien des systèmes. L’analyse des grandes quantités de données collectées grâce à cette plateforme sécurisée et des comportements des constituants du système en utilisation, permettra progressivement une maintenance prédictive, voire prescriptive. De ce fait, il est prévu que VASSCO atteigne son plein potentiel dans trois à quatre ans.

De futurs bénéfices sont déjà en cours d’identification et de nouveaux services digitaux tels que « Remote Assistance », « HUMS(1) », « Maintenance Prédictive » ou bien « 3D Printing », apporteront cohérence et performances de par une utilisation croissante des données collectées en environnement sécurisé. 

« Ce marché nous permet de focaliser et de coordonner nos efforts sur les actions génératrices de disponibilité tout en maîtrisant les coûts de soutien », estime la DMAé. En effet, la capacité du système à disposer d’une vue d’ensemble complète et cohérente des comportements des différentes générations de matériel en usage, permettra d’engager une veille proactive du traitement des obsolescences des matériels comme des logiciels. Elle apportera aussi la valeur ajoutée nécessaire à l’amélioration progressive des performances de l’ensemble, en lien étroit avec les utilisateurs, et les conditions pour atteindre les bénéfices recherchés. 

 

1 : HUMS Health & Usage Monitoring System

 

 

 Emmanuel Sprauel, ICA, Thales

X83, ENSTA, Emmanuel Sprauel a démarré sa carrière à la DGA avant de se tourner vers le secteur privé, chez FirstMark Communications, Impac Acquisition & Finance, Alcatel-Lucent puis Thales, où il a exercé successivement dans les systèmes d’information critiques puis dans l’optronique et l’électronique. Il est désormais vice-président stratégie et marketing pour les systèmes aériens et terrestres et président de Angenieux.

Auteur

Il commence à la DGA responsable de l'ensemble des programmes de télécommunications d'infrastructure de la défense. Il rejoint en 1999 à sa création FirstMark Communications France puis Alcatel en 2004, et enfin Thales en 2007 d’abord pour diriger l'activité des systèmes terrestres en France, puis la stratégie et le marketing de l’activité Optronique et Electronique de Missiles. Il est depuis 2019 responsable de la stratégie, du marketing et de la politique produits de la GBU Land & Air Systems. Voir l'autre publication de l'auteur

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