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L’honneur aux drapeaux (8e, 38e, 43e, 58e Régiment de Transmission et 38e escadre de bombardement) de la cérémonie de l’anniversaire des 80 ans des Transmissions 
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08 octobre 2022

UNIR NOS FORCES
TRAVAILLER AU DIAPASON DES SYSTEMES D’INFORMATION EN OPERATIONS

Appréhender concrètement la finalité opérationnelle des systèmes d’information que l’on conçoit et développe et la culture de ceux qui les servent est essentiel. Impressions sous ses multiples facettes d’une affectation au sein de la direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI). 


 La DIRISI 

Opérateur numérique principal du ministère, la DIRISI exploite et administre l’infrastructure numérique du MINARM. Hors théâtres d’opérations et rares exceptions, elle héberge les systèmes d’information opérationnels et d’administration. Elle garantit, pour le périmètre de responsabilité du MINARM, la permanence et la cyberprotection des SIC indispensables à la préservation de la souveraineté nationale (dissuasion nucléaire, posture permanente de sûreté aérienne et maritime, action de l’État en mer, opérations extérieures).

La DIRISI intervient en tant qu’opérateur et maître d’ouvrage du socle numérique qui regroupe les systèmes offrant les services réseau d’infrastructure et de desserte, les services d’hébergement, de traitement et d’échanges des données et des applications, les services communs à l’utilisateur, y compris la bureautique, les services d’exploitation et de sécurité.

Au-delà d’infrastructures uniques, la richesse de la DIRISI, ce sont les hommes et les femmes qui la composent, leurs compétences, leur engagement à la réalisation de la mission avant tout, à l’exemple de leurs aînés, comme nous l’ont rappelé les honneurs aux drapeaux et les hommages aux faits d’armes des transmetteurs lors de la célébration de l’anniversaire des 80 ans de l’Arme des Transmissions, le 1er juin 2022.

Action ! 

La DIRISI, c’est 60 implantations principales en Métropole et à l’étranger, 1500 sites desservis, les SIC de tous les bâtiments à la mer, 150 SIC de circonstances mis en place chaque année, les cinq opérations extérieures gérées en parallèle. La passerelle (étage de direction de la DIRISI) vit au rythme des briefings quotidiens de son centre d’opérations, avec son lot d’incidents à traiter où la réactivité est essentielle. Une panne d’un système d’information ou de télécommunication, ce sont des ordres qui ne peuvent pas être transmis avec des conséquences potentielles dramatiques. C’est ici aussi que l’on vit au quotidien l’impact de la dette technique, des erreurs de conception des SI, du manque d’anticipation de la nécessité de les faire évoluer, du retard de programmes d’équipements majeurs : systèmes d’exploitation plus maintenus par l’éditeur qu’il faut porter à bout de bras, anciens systèmes sujets à pannes de plus en plus récurrentes pour lesquels il faut trouver des pièces détachées en déployant parfois des trésors d’ingéniosité pour les dénicher, déploiements laborieux de systèmes insuffisamment testés au préalable. 

Des défis nombreux à venir nécessitant une action de plus en plus intégrée avec ses partenaires

Le numérique a un rôle essentiel à jouer pour accomplir l’ambition opérationnelle fixée par le général d’armée Thierry BURKHARD, chef d’état-major des armées dans sa vision stratégique publiée en octobre 2021. 

En unissant ses forces avec ses partenaires dont l’agence du numérique de Défense, la DIRISI devra relever de nombreux défis avec des ressources très contraintes par rapport à l’ambition parmi lesquels : Suivre le rythme d’évolution et d’obsolescence des technologies civiles, bénéficier des capacités d’agilité permises par les technologies cloud tout en garantissant la résilience numérique du ministère et la protection de ses données, gagner la bataille des compétences, s’appuyer sur des prestataires industriels tout en continuant à assurer la mission en cas de crise ou de conflit.

Une capacité unique d’adaptation démontrée lors de la pandémie Menant en parallèle une transformation de fond pour répondre à l’ambition numérique fixée en 2017 par la ministre des armées, la DIRISI a démontré son efficacité et ses capacités d’adaptation lors de la pandémie de COVID-19.

Une cellule de crise montée en quelques jours et une action rythmée par des briefings opérationnels quotidiens. Les défis étaient nombreux : -  Assurer la permanence opérationnelle en gérant les absences liées au COVID et limitant l’impact des clusters, y compris chez les sous-traitants ; 

-  Augmenter rapidement la capacité de télétravail de l’ensemble du ministère ;

-  Distribuer des solutions de mobilité en Métropole et Outremer.

Les résultats sont là : Outre la continuité de la mission opérationnelle assurée, 50 000 solutions de mobilités ont été distribuées en 3 ans faisant passer le parc de 10 000 à 60 000, les évolutions d’architecture ont permis d’absorber une augmentation d’un facteur 40 des flux réseaux liés au télétravail ; de nouveaux services ont été déployés : audioconférence, accès à distance aux répertoires locaux, solutions de travail collaboratif sur internet pour certains ne disposant pas de solution de mobilité. 

 

Une expérience unique 

La DIRISI permet ainsi de vivre au quotidien au rythme des opérations et d’appréhender, bien au-delà d’une compréhension intellectuelle, la finalité des SI conçus et réalisés au profit du MINARM. 

La mission avant tout

l’opération APAGAN d’évacuation des ressortissants français d’Afghanistan à l’été 2021 Pour mettre en place des réseaux de communication sécurisés notamment au profit de l’ambassadeur, dans un contexte sécuritaire précaire, trois sous-officiers de la DIRISI ont été déployés à l’aéroport international de Kaboul dès les premières rotations. Avec les concours de la DIRISI en métropole, ils ont en particulier mis en place en 24h une visio-conférence sécurisée pour la ministre des armées et son homologue de l’Europe et des affaires étrangères depuis Abu Dhabi et l’ambassadeur à l’aéroport de Kaboul. Ce détachement a été rapatrié par le dernier vol d’A400M le 27 août. Mission accomplie ! 

Cette direction est riche de sa culture, militaire et civile, technique et opérationnelle. J’ai été en particulier frappé par cette fraternité d’arme, cette gravité irriguée par des hommes et des femmes conscients de servir jusqu’au sacrifice suprême.

C’est aussi la possibilité de vivre une façon différente de traiter les problèmes, d’encadrer les hommes. Les qualités des officiers des corps de l’armement y sont appréciées, car complémentaires de celles des officiers des armes. Je ne peux qu’inciter mes camarades qui œuvrent pour le numérique de Défense à s’imprégner de cet univers avec leurs équipes, en poussant la porte de la DIRISI et pourquoi pas à y envisager une affectation. 

 

 

 Pierre Germain, ICA

X85 ENSTA 90, après un début de carrière comme expert dans les systèmes de renseignement et d’observation, Pierre Germain a occupé différents postes au sein de la DGA allant des études technico-opérationnelles à la mesure de la satisfaction des forces armées.

Il est titulaire d’un doctorat en sciences cognitives
Il est actuellement chargé de mission prospective à la DIRISI.

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