La fin d’un verrou technologique

En 2019, alors que la propulsion hybride stagnait depuis des décennies, incapable de passer à grande échelle, nous avons décidé de reprendre le problème à la racine. Notre conviction : il était possible de concevoir un moteur hybride à la fois performant, fiable et simple, capable de rivaliser avec les solutions conventionnelles et de répondre aux exigences croissantes du secteur spatial européen. C’est ce pari que nous avons relevé chez HyPrSpace, en déposant un brevet fondateur qui structure aujourd’hui notre développement.

Une architecture hybride repensée

L’innovation de HyPrSpace repose sur une architecture qui combine les avantages de la propulsion solide (simplicité, robustesse) et liquide (modulation, performance), tout en éliminant leurs inconvénients majeurs : pas de turbopompes, pas de composants explosifs, une réduction drastique du nombre de pièces et des opérations plus sûres.

Cette rupture technologique permet d’abaisser significativement les coûts de production, de stockage et d’exploitation, tout en offrant une grande flexibilité d’usage : lancement de satellites, missions scientifiques, applications duales (défense/civil).

Transport du prototype à l’échelle 1 du Terminator, 6 tonnes et 6 mètres de long

Validation institutionnelle et soutien stratégique

Notre développement s’est appuyé sur une collaboration étroite avec les institutions françaises et européennes : DGA, CNES, ESA, Région Nouvelle-Aquitaine, DGE (France 2030), etc.

Deux campagnes d’essais du démonstrateur (échelle 1) de notre moteur Terminator sur le site DGA Essais de missiles ont permis de valider notre pari technologique, ouvrant la voie aux premiers vols du démonstrateur suborbital Baguette-1 : en pratique, une fusée-sonde (2026) puis un lanceur orbital OB-1 (2027). Plus de 50 millions d’euros de contrats et subventions sécurisés témoignent de la confiance accordée à notre approche et de la reconnaissance de l’enjeu stratégique que représente la maîtrise de cette technologie pour la souveraineté française et européenne.

Premier essai en 2024 du moteur-fusée « Terminator » sur le banc de DGA Essais missiles à Saint-Médard-en-Jalles

«La souveraineté spatiale européenne ne se gagnera ni par l’imitation ni par la prudence, mais par l’audace technologique et la capacité à fédérer les talents industriels et institutionnels autour d’une vision commune. C’est cette audace que nous voulons incarner. » Alexandre Mangeot – Président et cofondateur d’HyPrSpace

Applications : de la démocratisation de l’accès à l’espace à la défense

La propulsion hybride HyPrSpace est une opportunité pour démocratiser l’accès à l’espace : universités, laboratoires, PME et institutions publiques pourront accéder à des missions dédiées sans dépendre des calendriers et contraintes des lanceurs lourds.

La simplicité de la technologie, et les coûts réduits associés, permettront un positionnement commercial original sur le marché des microlanceurs. Mais au-delà, l’innovation brevetée, relative à une architecture moteur, est indépendante des ergols particuliers. Des couples d’ergols – notamment stockables sur longue durée – et des dérivés technologiques de l’architecture sont actuellement en phase d’étude, pour des applications défense dans les domaines de la propulsion hypersonique, tactique et les besoins de lancement spécifiques.  Notre ambition est ainsi d’être un acteur français majeur, pour contribuer à bâtir une Europe de l’espace robuste, capable de protéger ses intérêts et de soutenir l’innovation.

Philippe Clermont, ICA

X80, Philippe a débuté sa carrière dans la recherche à la DGA. Il a ensuite été cofondateur de startup, investisseur en capital-risque, responsable de tutelles R&D aérospatial à la DGA, fondateur d’une société de conseil. Il se consacre actuellement au développement de startups et PME technologiques en France et en Europe, avec un focus dual et défense. Membre de l’ « advisory board » de Marble Imaging AG (Brême), startup duale pour l’observation spatiale.