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Les silhouettes des trois futures Alpine 100% électriques
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03 octobre 2023

L’ÉNERGIE EST NOTRE AVENIR…


Nous sommes face à une constante, l’homme s’adapte à son environnement toujours en évolution. Nous faisons face aux changements, aux progrès, nous faisons preuve de résilience.


Qu’elles soient progressives ou de ruptures, ces évolutions ont généralement un aspect naturel, comme l’adoption des smartphones ou l’utilisation d’internet. Parfois elles sont clairement contraintes en réponse à un enjeu spécifique comme les interdictions de fabrication ou d’usage de certaines matières ou produits. Dans la lutte contre le changement climatique, sujet intrinsèquement lié au secteur de l’énergie, le protocole de Montréal signé en 1987 a abouti à l’interdiction de la production de chlorofluorocarbures (CFC), effective dès 1995 au sein de l’Union Européenne. Beaucoup plus récemment, la fin de la vaisselle jetable a été mise en œuvre bien plus rapidement.

A la fin du siècle dernier, les enjeux long terme n’étaient pas vraiment pris à bras le corps ; le 2 septembre 2002 à Johannesburg, on apprend que « l’on regarde ailleurs ». Le sujet à l’époque était de connaître les solutions de l’après pétrole, après épuisement des réserves. Mais l’exploration, les techniques d’extraction, la fracturation hydraulique permettaient de repousser les limites et les gisements exploitables, paradoxalement, augmentaient au fur et à mesure de leur diminution. On captait les énergies fossiles de plus en plus loin, de plus en plus profondément. L’industrie offshore était très attractive, techniquement, financièrement…

Mais ça, c’était avant… Nos connaissances et la science nous démontrent l’inexorable changement climatique ; au mieux on peut encore un peu limiter la hausse des températures constatées à la fin du siècle, mais il faut aller vite et fort, définir des objectifs ambitieux pour des enjeux mondiaux, décliner des plans d’actions à long terme. De grandes décisions et des engagements forts sont pris et conditionnent notre trajectoire de politique publique des 30 prochaines années. On se lance dans un grand exercice de formalisation en se fixant, notamment des objectifs législatifs et réglementaires contraignants, sur les deux sujets intimement liés que sont l’énergie et le climat. Nous voyons ainsi fleurir des stratégies, des planifications, des programmations, réactualisées, amendées, ajustées. La stratégie française énergie climat (SFEC), la stratégie nationale bas carbone (SNBC), la loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC), les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE), la stratégie de développement des mobilités propres (SDMP), le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC)…, désolé si j’en ai oublié. Ces documents s’imbriquent, s'entremêlent, se complètent, potentiellement avec un manque de visibilité d’ensemble. Des simulations sont réalisées, des scénarios envisagés, tous les secteurs sont mis à contribution. Le changement principal concerne l’échelle de temps, alors que les précédentes décisions étaient à quelques années, les visions stratégiques doivent être à long terme et pour leur crédibilité, clairement jalonnées.

La transition énergétique est nécessaire, indispensable

Les énergies renouvelables doivent prendre une place majeure dans notre mix énergétique. La loi relative à l’énergie et au climat de 2019 fixe notamment pour la France un objectif de 33% d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en 2030 ; nous étions à moins de 10% en 2005 et à 20,7% en 2022. Les projets d’éoliens en mer, inscrits sur du temps long, contribueront à atteindre cet objectif. Au-delà de la production, l’utilisation de l’énergie se doit également d’évoluer, en sortant le plus rapidement possible des énergies fossiles, en particulier dans le domaine des transports, si l’on pense naturellement à la “watture” dont la pénétration du marché à fait un bond depuis quelques années. Actuellement, une voiture sur quatre immatriculées en France est électrifiée (100% électrique ou hybride rechargeable). Le secteur aérien fait lui aussi face à une nécessaire décarbonation.

 

Depuis plus de 50 ans, le France est une puissance nucléaire, maîtrisant l’atome dans ses multiples usages. Si pour la production d’énergie, on pense rapidement aux centres nucléaires de production d’électricité, il ne faut pas oublier qu’en amont des alternateurs, l’énergie nucléaire produit principalement de la chaleur, énergie calorique qui via des turbines devient énergie mécanique, la chaleur pouvant être exploitée directement. Après une impression de stagnation, voire une sensation de déclin, on semble redécouvrir un des premiers bénéfices de la filière nucléaire : son aspect fortement décarboné. Ainsi, le lancement d’une politique dynamique sur l’atome nous entraîne dans un véritable renouveau nucléaire avec en particulier la mise en place d’une délégation interministérielle fin 2022.

La mise en place, l’année dernière, d’un secrétariat général à planification écologique directement rattaché à la Première ministre, tout comme le Conseil de planification écologique réuni par le Président de la République en septembre dernier, permet de définir précisément les orientations des actions à prendre. Encore plus concrètement, les évolutions énergétiques pour les forces sont déjà présentes et doivent également s’accélérer. Des trois volets énergétiques que sont la production (moins de fossile), le stockage et la consommation (décarbonée), le stockage et donc la disponibilité de l’énergie est sujet important.

Nos engagements sont de plus en plus à long terme, non pas pour se laisser du temps mais bien pour illustrer la nécessité d’accélérer, alors que tout va déjà si vite. Mais à n'en pas douter, encore une fois, nous nous adapterons.

En vous souhaitant une excellente lecture, n’oublions pas ce petit message à la fin de certains messages publicitaires : « L’énergie est notre avenir, économisons-la ! »

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Claude Renard,ICA

Coordonnateur IRVE et ZFE (Infrastructures de recharge pour véhicules électriques et zones à faible émission) à la Direction générale énergie et climat.

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