

LA CROISSANCE SE MÉRITE !
Après son dernier numéro centré sur le sport, nous vous proposons aujourd’hui un thème industriel plus traditionnel pour les ingénieurs de l’armement, centré sur la sous-traitance de la filière aéronautique. La performance industrielle et technologique de cette sous-traitance est évidemment essentielle au succès de la filière dans son ensemble.
Il convient tout d’abord de souligner que la filière aéronautique française a mérité sa croissance grâce à un effort important et continu depuis de nombreuses décennies de l’ensemble des acteurs de cette filière : décideurs politiques au niveau national et régional, administrations en charge de ce secteur – DGA et DGAC notamment – et bien entendu la filière industrielle elle-même avec maîtres d’œuvre et fournisseurs. L’édition 2025 du salon du Bourget le confirmera certainement ! Cependant, rançon de son succès, cette filière fait actuellement face à des difficultés significatives : besoins très importants de montée en cadence tant pour ses activités civiles que militaires, importante difficulté de recrutement face au manque d’ingénieurs et à la désaffection des métiers de l’industrie, impact de la crise de la COVID qui a largement déstabilisé cette filière et notamment ses PME et ETI. Notre pays, via ses grands maîtres d’œuvre tout d’abord, mais au-delà, ses autorités politiques et administratives doivent ainsi mettre en place les dispositifs nécessaires (financement, aide à la formation, soutien technique et technologique, relations partenariales plus étroites…) pour permettre à cette base fournisseurs de surmonter ses difficultés présentes. Il en va de son avenir !
Réjouissons-nous en tout cas de voir la France disposer avec la filière aéronautique d’un leader de niveau mondial et soulignons avec satisfaction la contribution des ingénieurs de l’armement œuvrant dans les secteurs public et privé qui y apportent une contribution éminente.
Devant la croissance de cette filière, il est donc nécessaire de mobiliser encore davantage de ressources humaines toujours plus compétentes au service de l’État pour piloter les programmes et mener à bien les stratégies industrielles de développement de notre pays. Nous avons donc besoin de plus d’ingénieurs en France et notamment d’ingénieurs de l’armement au service de l’État et de l’industrie. Dans un contexte de guerre des talents, il faut absolument veiller à préserver et renforcer l’attractivité du corps de l’armement. Tel est l’un des objectifs majeurs du projet de réforme des grands corps techniques de l’État en chantier désormais depuis 4 ans. Si l’année 2024, marquée notamment par une forte instabilité du processus de décision gouvernemental, n’a pas aidé à une prise de décision rapide, il semble que les astres s’alignent désormais pour une mise en place effective de cette réforme au 1er janvier 2026, grâce notamment à l’action conjointe du ministère des Armées, du Conseil général de l’armement et de la CAIA. Cette réforme est désormais absolument nécessaire.
Enfin, comme l’a montré notre récente assemblée générale, notre association connaît également depuis quelques années une période de forte croissance : elle la mérite ! En effet, grâce à l’engagement remarquable de l’ensemble des membres de son Conseil et à la mobilisation d’un nombre de plus en plus important d’IA au service de la CAIA, notre association voit croître de façon régulière et importante son offre d’activités au profit de ses membres et notamment des plus jeunes qui participent de plus en plus à nos opérations. Vous pourrez découvrir certaines d’entre elles résumées dans ce présent numéro. Ce développement de nos activités fut salué en 2024 par nos membres, avec une croissance significative du nombre de ses cotisants, et notamment des jeunes IA, alors que notre association connaît « structurellement » une baisse de ses effectifs. Le développement de nos activités nécessite évidemment un renforcement de nos capacités de financement. Ce renforcement est d’ores et déjà engagé depuis quelques années auprès de ses adhérents avec les cotisations mais également de ses sponsors étatiques, via le partenariat CAIA-DGA, et industriels grâce à leur soutien de nos opérations les plus importantes (magazine, gala, colloque…). Cependant, il convient d’aller encore plus loin pour pérenniser cette dynamique, notamment via un mécénat renforcé grâce à la récente reconnaissance de la CAIA en tant qu’association d’utilité publique. Nous engagerons prochainement une action spécifique dans ce domaine.
Je vous souhaite une bonne lecture de ce numéro et, avec un mois d’avance, de très bonnes vacances !
Auteur

En 1991, il rejoint Matra Défense comme Directeur des Opérations Internationales, puis responsable Business Development du secteur anti-surface, puis directeur des programmes anti-surface.
En 2003, il dirige l’entité Defence Electronics France d’EADS, puis la stratégie de l’entité DS SAS d’EADS.
En 2007, il rejoint MBDA en tant que Secrétaire Général du groupe.
En 2021, il crée la société de conseil ICARION Consulting dont il est le Président.
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