LE FACTEUR HUMAIN
DE LA CAIA À L’ÉTAT
Dans un monde de plus en plus technologique qui permet à l’homme de disposer d’outils de plus en plus performants et donc complexes, la prise en compte du facteur humain dans la conception de ces produits est de plus en plus essentielle. Ce premier numéro de l’année 2024 de notre magazine traite ainsi de cet important sujet, dans le domaine des systèmes d’armes mais également des organisations humaines. Je vous laisse découvrir ces articles !
La prise en compte du facteur humain est évidemment importante pour toutes les organisations, car ces dernières doivent veiller à leur attractivité ainsi qu’à la fidélisation, la motivation et l’engagement de leurs membres, et notamment de leurs responsables. Mais, elle devient essentielle pour celles qui sont contraintes dans l’emploi des outils dont elles disposent pour faire agir efficacement leurs équipes.
La prise en compte du facteur humain par la CAIA...
C’est bien entendu le cas de notre association. Tout d’abord, son animation repose sur une équipe d’ingénieurs de l’armement bénévoles dont les contraintes professionnelles et personnelles sont importantes. Il est donc essentiel de développer autour d’eux un environnement le plus propice à soutenir leur engagement au service de notre association. Ceci est d’autant plus important que nos activités se sont considérablement élargies depuis quelques années, nécessitant un engagement plus fort de nos responsables. Plus largement, notre association doit s’assurer que ses activités répondent au mieux aux attentes de ses membres. À ce titre, l’actuel programme d’actions de la CAIA a fait l’objet début 2022 d’un questionnaire détaillé auprès de l’ensemble de ses membres. Avec près de 400 réponses, les résultats de ce questionnaire ont permis de confirmer la pertinence de notre programme et de recevoir des suggestions d’amélioration et des offres de volontariat pour assumer des responsabilités au sein de ce programme. Enfin, depuis son lancement, toutes nos actions importantes et notamment les nouvelles lancées depuis 2 ans font quasi-systématiquement l’objet d’enquêtes de satisfaction adressées aux participants. Là encore, ces enquêtes nous permettent régulièrement de nous assurer de l’intérêt suscité par nos actions et d’identifier des pistes d’amélioration.
... mais également par l’État
L’État doit également veiller à prendre en compte au mieux les attentes de ses personnels. En effet il doit faire face au même problème d’attractivité, de fidélisation, de motivation et d’engagement de ses équipes, et notamment de ses cadres dirigeants. Tel est l’un des objectifs majeurs de la réforme des grands corps techniques de l’État. En effet, notre nation, qui souhaite recouvrer sa souveraineté dans plusieurs secteurs majeurs de notre économie, doit pouvoir s’appuyer sur des corps techniques compétents et performants et notamment les ingénieurs de l’armement dont les compétences techniques, stratégiques et de pilotage des programmes complexes de souveraineté sont des plus utiles.
Durant la période récente, les travaux menés par la DIESE et le ministère de la Fonction publique avaient permis d’identifier une première architecture intéressante de cette réforme (diversité du recrutement, amélioration de la gestion du corps, harmonisation des statuts et des parcours de carrière ...). Il convient d’attendre la reprise de ce chantier par la nouvelle équipe gouvernementale mais il est important que cette réforme aboutisse en adoptant les principales dispositions identifiées tout en prenant en compte quelques dispositions importantes pour la CAIA : une refonte du déroulé de carrière avec un bon équilibre entre les trois grades envisagés durant la carrière et une certaine sélectivité dans les passages de grade. Enfin, une fois approuvée, cette réforme devra être mise en œuvre efficacement au sein du ministère des Armées. Nous suivrons de près cette tâche essentielle car elle ne sera sans doute pas la plus facile.
Auteur
En 1991, il rejoint Matra Défense comme Directeur des Opérations Internationales, puis responsable Business Development du secteur anti-surface, puis directeur des programmes anti-surface.
En 2003, il dirige l’entité Defence Electronics France d’EADS, puis la stratégie de l’entité DS SAS d’EADS.
En 2007, il rejoint MBDA en tant que Secrétaire Général du groupe.
En 2021, il crée la société de conseil ICARION Consulting dont il est le Président.
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