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La balise Distress Tracking Orolia Ultima-DT
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18 juin 2021

SECURITE AERONAUTIQUE
LES BALISES DE DETRESSE NG GADSS DEJA A BORD

L’initiative internationale GADSS (Global Aeronautical Distress and Safety System) lancée en 2009 par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) sera mise en application dès 2023 sur l’ensemble des nouveaux avions de lignes commerciales. En quoi consistent ces nouvelles règlementations et quel est leur impact sur l’industrie aéronautique aujourd’hui ?


A propos de GADSS

À la suite d’une série de crashs aériens très médiatisés, incluant le Rio-Paris (AF447) en 2009 et la disparition du vol Malaysia Airlines (MH370) en 2014, l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) a mis en place une série de recommandations aux Etats en réponse à ces accidents, regroupées sous la nouvelle règlementation GADSS (GlobalAeronautical Distress and Safety System) ou SMDSA (système mondial de détresse et de sécurité aéronautiques) publiée en mars 2016. L’Union Européenne a quant à elle adopté cette règlementation dès 2015.

Une disparition toujours inexpliquée

Le 8 mars 2014, le Boeing 777 du vol Malaysia Airlines 370, qui reliait Kula Lumpur à Pékin, est porté disparu avec 239 personnes à son bord incluant le personnel navigant. L’appareil a continué à voler plusieurs heures après avoir disparu des radars rendant sa localisation impossible. A ce jour, le lieu exact du crash n’a pu être déterminé...

 

Cette initiative internationale a pour objectif d’équiper les compagnies aériennes mondiales avec des systèmes de localisation des avions en temps réel assurant, d’une part, le suivi permanent des appareils (Amendement 39 de l’Annexe 6 de l’OACI), et d’autre part l’équipement des appareils avec des balises de détresse nouvelle génération (balises Distress Tracking) permettant une activation en vol par analyse des paramètres avion et une transmission satellite avant l’impact (Amendement 40 de l’Annexe 6 de l’OACI).

Selon la règlementation GADSS, l’ensemble des nouveaux avions commerciaux livrés à partir de janvier 2023 devront donc être équipés de ces nouveaux modèles de balises de détresse aéronautique qui signaleront leur localisation, autant en vol qu’au sol, avec une couverture mondiale de façon rapide et précise une fois activées, permettant ainsi aux équipes de secours de pouvoir retrouver l’avion rapidement ainsi que les enregistreurs de vol.

A réception des informations procurées par la balise Distress Tracking, les équipes de secours pourront intervenir directement sur la dernière localisation connue de l’appareil au moment de l’impact avec la Terre. Cette méthode doit permettre de limiter de façon drastique le temps précieux nécessaire au sauvetage des personnes et les coûts de recherche qui peuvent être considérables comme l’ont démontré les cas des vols AF447 ou MH370.

A propos du projet Helios

Ainsi depuis 2016, des solutions GADSS sont en cours de développement pour le marché, permettant aux compagnies aériennes et aux avionneurs d’évaluer des possibilités de conformité aux réglementations à appliquer courant 2022 pour répondre à la date limite de janvier 2023.

Dans ce contexte, de nombreux groupes de travail internationaux ont été mis en place afin d’élaborer les spécifications de ces nouveaux modèles de balises répondant aux critères de performances dictées par l’OACI. Ayant comme objectif la mise sur le marché d’une nouvelle solution, l’entreprise française Orolia a créé le consortium Européen Helios.

Helios rassemble les Français Orolia, Air France Industries, le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) et Cobham Antenna, ainsi que l’entité allemande d’Airbus et la société belge Sioen.

Le consortium Helios a été financé par l’European GNSS Agency (GSA) dans le cadre d’un contrat H2020 et classifié projet majeur pour la Recherche et Sauvetage par cette agence. Dans le cadre de GADSS, la balise de détresse aviation développée dans le cadre d’Helios est l’Ultima-DT, capable d’être détectée et localisée comme attendu même en vol par le Système Cospas-Sarsat.

Les solutions GADSS                                      

En collaboration avec ses partenaires pour l’aéronautique, Orolia a développé et qualifié un système répondant aux besoins réglementaires de l’OACI et de l’Union Européenne. Ce système contient un émetteur radio Ultima-DT autonome connecté à une antenne de fuselage spécifique, une télécommande de cockpit ainsi qu’au système de déclenchement automatique fourni par les calculateurs de l’avion

De façon plus concrète, ces balises Distress Tracking doivent permettre de déclencher une alerte en temps réel et le plus en amont possible de l’accident, c’est-à-dire avant l’accident lui-même qui peut dans certains cas détruire le mode d’activation au sol des balises actuelles. Cette action est rendue possible grâce aux calculateurs intégrés incluant une fonction de Distress Tracking et qui identifieront une situation catastrophique (exemples : cumul d’incidents techniques, vitesse hors du domaine de vol, perte des moteurs, perte de génération électrique). Grâce à ce déclenchement automatique, les positions successives de l’appareil en mouvement seront transmises en vol au moins jusqu’à l’impact avec le sol.

Les signaux actifs de cette balise Distress Tracking seront traités par le système international Cospas-Sarsat fournissant les données de détresse aux équipes de Recherches et Sauvetages en quasi-temps réel.

Le consortium Européen Helios a récemment pu tester le premier dispositif de Distress Tracking GADSS en vol et en liaison avec la chaine opérationnelle avec le soutien de partenaires gouvernementaux français et espagnols telles que les unités de services de la sécurité aérienne, les centres de contrôle de mission, les centres de coordination de sauvetage de chaque pays.

Les compagnies aériennes Air France et Iberia ont également participé à ces exercices en vol pour valider les services associés.

Les résultats obtenus suite à ces essais en vols se sont avérés très concluants et parfaitement conformes aux attentes des autorités aéronautiques. Cette série d’essais a été réalisée en Europe, plus spécifiquement entre la France et l’Espagne, dans des conditions variées, que ce soit en termes de performances techniques du système ou encore de la réponse opérationnelle dans des espaces aériens et des zones de recherche et sauvetage multiples. Ainsi, même dans le cadre des conditions extrêmes définies par l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne, le dispositif de Distress Tracking GADSS a pu démontrer toute l’étendue de son efficacité.

Une échéance qui se rapproche                      

Avec la mise en application de la règlementation GADSS dès janvier 2023 pour l’ensemble des compagnies aériennes internationales, certains constructeurs aéronautiques commencent d’ores et déjà à équiper leurs avions commerciaux.

Ainsi le constructeur Airbus a récemment opté pour la solution de Distress Tracking élaborée par Orolia. L’Ultima-DT sera installé de manière standard sur tous les programmes d’avions commerciaux d’Airbus, y compris les programmes A220, A320, A330 et A350. 

Airbus est le premier constructeur aéronautique au monde à se conformer aux dernières réglementations de sécurité en adoptant la balise Ultima-DT d’Orolia.

 De façon générale un grand nombre de constructeurs aéronautiques majeurs cherchent désormais à pouvoir s’équiper rapidement avec les nouvelles solutions qui leur permettront d’être conformes aux attentes des règlementations GADSS et ainsi garantir la sécurité de leurs passagers mais aussi de leur équipage à bord.

    
Christian Belleux, directeur de ligne de produits, Orolia
Christian Belleux a rejoint Orolia en 2006 en tant que Sales Manager Aviation et est devenu Directeur de la Ligne de Produits Balises Aviation et Militaire. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en aérospatiale de l’ESTACA, son expertise dans l’industrie aéronautique lui a permis de développer et de déployer de nombreuses solutions pour l’aviation commerciale et militaire à l’international.
 

Auteur

Jean-Yves Courtois, PDG d’Orolia
Jean-Yves Courtois, X86, thèse à l’ENS, a été adjoint du conseiller scientifique du DGA avant de rejoindre Thales sur des fonctions d’expertise puis de management. Il a dirigé sept entreprises dont Thales Microsonics, Temex de 2003 à 2007 puis Orolia à partir de 2006 et différentes filiales à l’international. Il est aujourd’hui basé à Arlington, Virginie.

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