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Premier appontage du Rafale sur le PA Foch le 19 avril 1993 (photo JS. Prigent)
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28 octobre 2023

UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE
PREMIÈRE CAMPAGNE A LA MER DU RAFALE MARINE

Parmi les nombreuses actions lancées par la CAIA au courant de l’année scolaire 2022 – 2023, figure en bonne place la création d’une commission Histoire. Cette commission a commencé ses travaux le 26 juin et est déjà en mesure de présenter pour le magazine des IA d’octobre 2023 une première publication rédigée par l’IGA Besson sur les essais de validation de l’embarquement sur porte-avions du Rafale en 1993. – Daniel Jouan, animateur de la commission Histoire de la CAIA.


Rafale sur le Foch 1993, journée VIP de la première campagne à la mer : (de g à d) Olivier Dassault, CV Habert (Cdt du Foch), le ministre François Léotard, Yves Kerhervé (1er pilote à apponter un Rafale), masqué Al Coatanea (CEMM), Serge Dassault, Jacques Boyon (Pdt commission défense de l’AN), Yves Sillard (DGA), ICA Besson (DP Rafale), Gal Lanata (CEMAA), Jean-Claude Hironde («père» du Rafale chez Dassault)Rafale sur le Foch 1993, journée VIP de la première campagne à la mer : (de g à d) Olivier Dassault, CV Habert (Cdt du Foch), le ministre François Léotard, Yves Kerhervé (1er pilote à apponter un Rafale), masqué Al Coatanea (CEMM), Serge Dassault, Jacques Boyon (Pdt commission défense de l’AN), Yves Sillard (DGA), ICA Besson (DP Rafale), Gal Lanata (CEMAA), Jean-Claude Hironde («père» du Rafale chez Dassault)

Après deux campagnes d’essais aux USA sur des installations à terre, en juillet puis décembre 1992, la première campagne d’essais Rafale Marine sur le Foch, prévue pour 4 semaines de mi-avril à mi-mai 1993, s’annonçait à l’évidence comme évènement phare du développement : valider la formule et justifier son choix comme avion embarqué.

La pression était forte sur le programme : depuis la déclaration du premier ministre Michel Rocard – le programme Rafale est en état de sinistre avancé (16/09/88) – le développement avait respecté le calendrier et les budgets. La réussite de cette campagne était indispensable, et je voyais se profiler les innombrables demandes de visites à bord pendant la campagne, venues de tous horizons : industriels, opérationnels, journalistes et hommes politiques. Pour un travail serein des équipes, un ballet incessant de visiteurs était inacceptable. L’idée est donc venue de regrouper toutes les demandes sur une journée, positionnée dans la quatrième semaine de la campagne, espérant alors maîtriser les aléas.

Le porte-avions Foch était un bâtiment opérationnel sous le commandement de la Force d’Action Navale, qui gérait donc les autorisations d’embarquement. Pour éviter tout conflit avec la DGA conduisant le programme, je demandai un entretien avec le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Coatanea, pour lui exposer notre projet de limitation des accès et de journée bloquée. Après m’avoir écouté attentivement, il me déclara : “Besson, vous rendez-vous compte de ce que vous me demandez?”. La suite de l’entretien porta sur les travaux de préparation de la journée et des organismes à y impliquer. Quelques jours plus tard, je reçus une note de service de la Marine, signifiant que, pendant la campagne Rafale Marine, les autorisations d’accès à bord du Foch devaient obtenir l’approbation du directeur de programme Rafale.

La préparation de la journée, baptisée «VIP-presse» a été un exercice contraignant, car il est rapidement apparu qu’il s’agissait d’inviter plusieurs centaines de personnes, dont plusieurs personnalités politiques. Le cabinet du ministre participait donc à cette préparation et bien entendu les services communication du ministère.

Pour donner à l’événement sa plus grande dimension, les media invités étaient la presse écrite, technique ou générale, nationale ou régionale, les radios et télévisions. Depuis le premier vol du prototype en mai 1991, nous avions constitué un dossier de presse mis à jour en permanence qui fut pré-diffusé à tous les media. Avoir des images le jour J avec plusieurs équipes concurrentes constituait un véritable casse-tête. Nous avons fait venir une équipe de l’ECPA (Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle du ministère de la défense) les semaines précédentes et préparé un ensemble de vidéos fourni à toutes les chaines quelques jours avant, sous embargo. Pour la radio, France-Info proposa de faire de l’événement un fil rouge des ses émissions de la journée. Pour le constituer, ils souhaitaient diffuser des interviews de divers membres de l’opération : pilote, mécaniciens, ingénieurs, Commandant du Foch, etc. Michel Polacco m’a demandé de pouvoir embarquer la veille pour réaliser ses interviews, ce que j’ai accepté.

Tout semblait prévu et encadré quand le changement de gouvernement a conduit François Léotard au poste de ministre de la Défense, un mois avant le début de la campagne. Elu du Var, il fit ajouter à la liste des invités un assez grand nombre d’élus du département, maires, conseillers généraux. L’équipe de la Marine chargée du protocole et de la logistique dût revoir rapidement ses plans.

Enfin le jour J (jeudi 29 avril 1993) : tout s’est bien passé !

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