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Faut-il couper du bois ? se demande le trappeur ?
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21 octobre 2015

L’AI-JE BIEN DÉCIDÉ ?

DÉCIDER : Résoudre après examen une question douteuse ou contestée ; juger, trancher [...]

 


 

Histoire du trappeur et de l'indien

Un trappeur canadien s’installe dans la forêt du grand Nord. Voyant l’été se terminer, il s’interroge sur la rigueur de l’hiver, et va trouver un chef indien.
« Comment sera l’hiver », lui demande-t-il. « Ugh, hiver rude » répond laconiquement le chef. Le trappeur élargit la clairière autour de sa maison en rondins, et fait des belles provisions de bois. Il retourne voir le chef indien :

« Toi qui sais lire l’écorce des arbres et observer les animaux, comment sera l’hiver ? » Le chef répond : « hiver pas rude, hiver très rude ! ». Le trappeur se met au travail et au bout de quelques semaines, a amassé plusieurs dizaines de stères. Il rencontre de nouveau le chef indien qui lui assène : « Hum, hiver terriblement rude à venir. » Le trappeur lui demande : « Mais comment le sais-tu ? » Et le chef de répondre : « Proverbe indien dire : quand homme blanc couper bois, hiver rude ! »

JDD 

Citations, citées sans source, de façon à laisser aussi libre que possible leur interprétation :

  • Faites connaître vos décisions, jamais vos raisons. Vos décisions peuvent être bonnes, vos raisons sont certainement mauvaises.
  • On rougirait bientôt de ses décisions, si l’on voulait réfléchir sur les raisons pour lesquelles on se détermine.
  • A l’hôtel de la décision, les gens dorment bien.
  • La décision est souvent l’art d’être cruel à temps.
  • Le management est l’art de prendre des décisions à partir d’informations insuffisantes. Il arrive que les grandes décisions ne se prennent pas, mais se forment d’elles-mêmes.
  • Les décisions viennent d’elles-mêmes, ou elles ne viennent pas.
    Pour prendre une décision, il faut être un nombre impair, et trois c’est déjà trop.
  • La seule différence entre un sage et un imbécile, c’est que le sage a tendance à commettre des erreurs beaucoup plus graves, parce que personne ne confie des décisions importantes à un imbécile.
  • Une fois que ma décision est prise, j’hésite longuement.
  • Un tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l’auras.
  • Quelle est la clef du succès ? les bonnes décisions.
  • Qu’est-ce qui fait les bonnes décisions ? l’expérience.
  • Comment acquiert-on l’expérience ? par de mauvaises décisions...

Sujets de dissertation :

- Existe-t-il des décisions libres ? - Décider est-ce choisir ?

Quelques éléments de réflexion

Le paradoxe de Condorcet

Le paradoxe de Condorcet dit qu’il est possible, lors d’un vote où l’on demande aux votants de classer trois propositions (A, B et C) par ordre de préférence, qu’une majorité de votants préfère A à B, qu’une autre préfère B à C et qu’une autre préfère C à A. Les décisions prises à une majorité populaire par ce mode de scrutin ne seraient donc pas cohérentes avec celles que prendrait un individu rationnel.
Ceci date de 1785, mais Kenneth Arrow aura en 1972 le prix (en mémoire de) Nobel d’économie notamment pour son théorème d’impossibilité qui est une formalisation et une extension de ce paradoxe de Condorcet.

La pompe à finance

A = un poste très prestigieux à 50 000 euros/an
B = un poste assez prestigieux à 55 000 euros/an
C = un poste peu prestigieux à 60 000 euros/an
Supposons que Pierre ait des préférences cycliques comme suit :
I)A>B - II)B>C - III)C>A
Supposons que Pierre possède A. En vertu de (III), il devrait être prêt à payer S pour obtenir C ; en vertu de (II),
il devrait ensuite être prêt à payer S1 pour obtenir B ; et en vertu de (I), il devrait être prêt à payer S2 pour obtenir A. A la fin de cet échange, il se retrouve donc avec ce qu’il possédait au début, A, mais il a versé S+S1+S2.

Biais cognitifs

Le paradoxe d’Ellsberg

Le paradoxe émerge car, dans le cas particulier proposé par Daniel Ellsberg, les options retenues par l’individu écartent les situations incertaines, mais sont exclusives l’une de l’autre, donc incohérentes.
Voici ce paradoxe :
Soit une urne contenant 90 boules dont :
- 30 boules de couleur rouge ;
- 60 boules dont x de couleur noire et y de couleur jaune.

Deux tirages indépendants sont proposés. Dans le premier tirage, il faut faire le choix entre l’une des deux options suivantes :
A. vous gagnez 100 euros si une boule de couleur rouge est tirée ;
B. vous gagnez 100 euros si une boule de couleur noire est tirée.
Ensuite, dans la même configuration, un deuxième tirage est proposé :
C. vous gagnez 100 euros si une boule de couleur rouge ou si une boule de couleur jaune est tirée ;
D. vous gagnez 100 euros si une boule de couleur noire ou si une boule de couleur jaune est tirée.
Ainsi, pour le A, le nombre de boules rouges (30) est connu.
Pour le B, le nombre de boules noires (x) est inconnu.
Pour le C, le nombre de boules rouges est connu (30) mais le nombre de boules jaunes (y) est inconnu.
Pour le D, le nombre de boules noires et jaunes est connu (60).
L’expérience menée par M. Ellsberg montre que l’écrasante majorité des personnes sondées choisiront A et D, c’est-à- dire qu’ils choisiront les tirages liés aux probabilités certaines. Pourtant, ces deux choix sont incohérents.
En effet, le choix de l’option A suppose qu’il y a plus de boules rouges que de boules noires dans l’urne, et donc qu’il y a plus de 30 boules rouges et moins de 30 boules noires. Donc il y a plus de boules rouges que de boules noires.
A contrario, le choix du pari D implique que l’on considère qu’il y a plus de boules noires que de boules rouges.
Ainsi, les deux fois, la décision est portée sur le choix où une probabilité est connue, et les choix incertains sont écartés

Paradoxe d'Abilène

Paradoxe d’Abilène, ou comment une famille va passer la journée à Abilène, chacun ne voulant pas froisser l’autre, alors que personne ne souhaitait y aller. Attention aux logiques de groupe !

Paradoxe d'Allais

Vous trouverez aussi sans difficulté des éléments sur le paradoxe d’Allais, antérieur, montrant que l’aversion au risque, non prise en compte, met en défaut les théories sur la maximisation de l’espérance d’utilité...

 

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