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L'espace des vies, (source Thorgal)
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31 mai 2019

UN VIDE BIEN PLEIN

Pour la majorité des personnes, spatial rime avec rêve. De Jules Verne à « Seul sur Mars » le vide interstellaire a représenté un milieu magique et extraordinaire, où le whisky se met en boule et où l’homme pourrait aller vivre, un jour.... D’ailleurs, si la moitié des IA recrutés ces dernières années choisissent l’ISAE - SupAéro comme école d’application, l’attrait du spatial n’y est pas pour rien...


Car ce milieu inhospitalier, qui commence avec la haute atmosphère, nous fait perdre nos repères habituels. Pas d’air, pas de son, pas de lumière, un froid glacial, pas de pesanteur, pas de position fixe ni d’amortissement des trajectoires. Le vide, le rien !

Il est cependant traversé par une multitude d’objets, de taille variable. Débris de comète de la taille d’un petit pois à l’époque des Perséides qui deviennent nos étoiles filantes, « pierres de lune » tombant parfois dans les champs, une partie reste piégée par l’attraction terrestre et se transforment en balles mortelles se déplaçant à 10 km/s.

Les débris spatiaux, issus de l’activité humaine viennent les compléter et on parle de cent trente millions d’objets, dont deux mille morceaux de fusées et trois mille cadavres de satellites, dont il faut tenir compte pour chaque projet de lancement et chaque trajectoire.

L’homme en effet a appris depuis soixante ans à utiliser le vide au dessus de sa tête pour le remplir d’ondes, de senseurs, de transmetteurs. D’année en année, de nouveaux services publics et privés s’y installent. Qui pourrait se passer d’internet, de communications, de localisation ou encore de télévision...

La France est depuis longtemps une puissance spatiale comme le rappelle notre Ministre en préface, et le lancement récent du CSO1 l’illustre bien. L’Espace est devenu un lieu de souveraineté et par suite, de diplomatie. Il se retrouve aujourd’hui habité par de multiples objets utiles en même temps que dangereux, et par les ambitions de nombreux acteurs.

L’espace est donc loin d’être vide, et sur le plan symbolique, comme la mère-grand du conte du chaperon rouge, nous pourrions nous dire qu’il possède de grands yeux, des grandes oreilles, et peut-être aussi de grandes dents balistiques... Est-ce pour mieux nous servir ?

Je préfère prendre le point de vue complémentaire et considérer que tous ces services imaginés au profit de l’homme et logés dans l’Espace contribuent à l’élévation du niveau de conscience des personnes, et pour reprendre une approche chère à Teilhard de Chardin, à la croissance d’une communauté de l’esprit humain qui entoure notre planète bleue, la noosphère.

Auteur

Rédacteur en chef du magazine des ingénieurs de l'Armement.

Après une carrière ouverte qui l'a conduit à devenir coach professionnel, Jérôme de Dinechin a fondé Blue Work Partners SAS qui propose des diagnostics sur l'efficience de votre organisation, afin d'identifier des gisements de valeur ajoutée et les mettre au service de votre stratégie : diagnostic outillé puis programme d'accompagnement à construire ensemble...
X84, ENSTA, coach certifié IFOD en 2014. Il est l'auteur du guide de survie du chef de projet (Dunod 2017).
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