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E Macron à bord du Suffren
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30 septembre 2020

PREFACE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

La France est une grande nation industrielle, militaire et maritime, dont le destin s’écrit comme une épopée collective et de longue haleine. Notre pays est fort lorsqu’il s’appuie sur son histoire et qu’il nourrit de grands desseins d’avenir, lorsqu’il sait réunir les hommes et leurs compétences autour de vastes projets.


Entreprise humaine et technologique hors normes lancée à Cherbourg au XIXe siècle, l’aventure sous-marine fait partie de ces défis relevés qui ont forgé notre pays et qui sont encore aujourd’hui un symbole de notre souveraineté. Fruit d’une volonté politique inaltérable, de priorités fixées sur le temps long, d’une confiance partagée, ancrée dans des savoir-faire éprouvés, la construction progressive de la composante sous-marine de nos armées fait en effet partie de ces réussites dont notre pays peut s’enorgueillir.

En 120 ans, la France a conçu et construit plus de 250 sous-marins. Narval, Aréthuse, Daphné, Agosta, Le Redoutable, Rubis, Le Triomphant, ces noms résonnent comme autant de motifs de fierté, parce qu’il n’est pas d’objet industriel plus complexe à concevoir, à développer, à réaliser qu’un sous-marin.

Rares sont les nations qui, dans le monde, sont capables de mener à bien de tels projets industriels. Si la France en est, c’est grâce à ses ingénieurs militaires et civils, à ses techniciens et ouvriers, hautement qualifiés. Mais c’est aussi grâce à l’union de l’Etat et du privé, avec un réseau unique de sous-traitants à forte valeur ajoutée, et une programmation pluriannuelle des investissements qui fixe le cap tout en confortant l’excellence de notre base industrielle et technologique de défense.

Les sous-marins ont une importance capitale dans notre dispositif naval et participent à notre stratégie de défense sur l’ensemble des fonctions stratégiques.

Pour les armer, notre marine a besoin d’équipages formés et entraînés au combat, capables de conduire en toute sécurité les opérations complexes qu’avec le chef d’état- major des armées je leur demande d’accomplir. Être sous-marinier est un métier exigeant, où rien n’est anodin car le risque est quotidien. Je veux rendre hommage à tous ceux qui, au sein de nos armées, ont fait le choix des forces sous-marines. Et je m’incline devant le mémoire des nombreux sous-mariniers qui, depuis un siècle, sont morts dans l’accomplissement de leur mission au service de notre pays, dont les noms sont inscrits sur le mémorial national qui leur est dédié, à Toulon.

Dans un contexte où les espaces maritimes sont l’objet de tensions croissantes, nous devons aussi nous projeter vers l’avenir et continuer de regarder au-delà de la ligne d’horizon. Garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire, j’ai fait le choix, depuis 3 ans, de lancer le pays dans un effort de défense inédit. Afin de mener les nécessaires combats d’aujourd’hui tout en préparant ceux de demain. Et de renouveler notre outil de défense pour les prochaines décennies.

C’est pour cela qu’entre autres, j’ai décidé de conforter le programme des sous-marins nucléaires d’attaque de nouvelle génération et que j’ai souhaité présider le lancement du Suffren, le 12 juillet 2019. C’est pour cela aussi que la Loi de programmation militaire prévoit d’engager le renouvellement des deux composantes de la Dissuasion, aéroportée et océanique.

Cette loi de programmation militaire ambitieuse donne les moyens d’un modèle d’armée complet pour renforcer notre défense et participer à la sécurité internationale. Une sécurité qui ne peut être pleinement efficace que si elle est arrimée à un projet commun de coopération avec nos partenaires européens.

Construire et développer une souveraineté européenne dans les domaines stratégiques, voilà un défi qui doit nous rassembler et que je porterai dans les années à venir.

 

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