

L’INFRAROUGE, C’EST DU SPORT !
LYNRED, UN LEADER EUROPÉEN
LYNRED est un fleuron technologique français et un leader mondial, dans le domaine des détecteurs infrarouge, co-entreprise à 50-50 entre Safran et Thales, née de brevets développés conjointement avec le CEA-Leti.
Une success-story française de renommée mondiale…
Son activité s’étend depuis près de 40 ans dans ce domaine de souveraineté qui vise les marchés de la très haute performance, observation spatiale, applications optroniques de Défense, comme ceux, plus duaux, de la sécurité et de la surveillance, ou encore de l’environnement et de la mobilité. La société possède deux filières technologiques : d’une part, les détecteurs « refroidis », dits encore « hybridés » qui fonctionnent sur le principe de l’effet photovoltaïque, par la conversion d’un photon infrarouge en électron de signal, et d’autre part, les détecteurs « non refroidis », ou encore « bolomètres » qui sont des mosaïques de micro pixel-thermistances mesurant directement des températures.
Fig. 1 & 2 : détecteurs « refroidis » ou « hybridés ». Détecteurs « non refroidis », ou encore « bolomètres ».
Avec 1000 collaborateurs hautement qualifiés et un CA de 200 M€, LYNRED est leader européen sur ce marché, et numéro 2 mondial face à une concurrence très forte. Sa compétitivité repose sur des piliers robustes : haute maitrise technologique des procédés et des produits, orientation client et service client, excellence opérationnelle, eux-même soutenus par des niveaux d’investissement très conséquents : plus de 15% du chiffre d’affaires en recherche et développement, et plus de 10% pour la modernisation de l’outil industriel.
Fig.3 : Projet Campus Veurey-Voroize
Une extension majeure de ses usines de Veurey-Voroize près de Grenoble a ainsi été engagée. Ce projet, dit « CAMPUS » est d’une ampleur sans précédent depuis la création de SOFRADIR (détecteurs refroidis) en 1986, celle de ULIS (détecteurs non refroidis) en 2002 et la fusion de ces deux sociétés en 2019 pour former Lynred. Cet investissement d’environ 100 M€ conduira à un doublement des capacités de salles blanches de production, portées au plus haut standard de propreté. Elles seront opérationnelles à compter de fin 2025.
… et du sport de haut niveau !
Rester leader dans un contexte de forte concurrence internationale sur un domaine de souveraineté est un sport en soi, mais ce n’est pas de cela dont il est question !
L’imagerie infrarouge, qui repose sur le principe d’émissivité intrinsèque des corps et non sur la réflexion d’une lumière incidente, offre des caractéristiques très intéressantes et un champ d’applications très vaste. Le sport de haut niveau ne fait pas exception, et même s’il s’agit d’un marché exploratoire (sauf domaines particuliers comme la chasse ou l’observation de la nature par exemple), LYNRED s’est intéressé à plusieurs cas d’usage.
Dans les sports mécaniques, citons le contrôle par exemple de la température des roues pour des bolides de formule 1, dont l’usure et l’adhérence dépendent de la température, avec des variations importantes en particulier dans les virages. Ou encore, la surveillance de « l’anti-dopage mécanique » dans le cyclisme, où l’infrarouge permet de débusquer un éventuel moteur électrique dans les roues ou le cadre du vélo. A un niveau plus poussé, toujours dans le domaine du cyclisme, une étude exploratoire a été menée en relation avec une équipe professionnelle pour objectiver la durée nécessaire d’un échauffement musculaire optimal pour une épreuve de type contre-la-montre. L’imagerie LWIR (bande 8-12µm) permet de suivre le travail vasculaire au niveau de la peau et des muscles avant apparition de la transpiration, en mesurant la température sur l’ensemble du corps L’étude a également pu apporter des éléments sur l’impact des vêtements sportifs et comparer leurs propriétés de « respirabilité ».
Fig. 5 : Détection de piétons pour l’application automobile
Autre application, la détection d’impact. L’infrarouge apporte ici une solution palliant les limitations des caméras classiques. L’impact d’une balle laisse une trace fugace d’échauffement sur le matériel impacté, qu’un capteur infrarouge détecte. Il peut s’agir d’un plomb de fusil tiré à l’occasion d’une épreuve de biathlon, où il est intéressant de confirmer la localisation exacte de l’impact sur la cible afin de mesurer une dérive dans les tirs successifs et d’établir une correction du geste ou de l’arme. LYNRED, en relation avec un sportif français de haut niveau dans la discipline, a pu apporter une réponse technologique en combinant un détecteur SWIR (bande 0.9–1.5µm) observant la sortie de bouche de canon, et un détecteur bolométrique à haute résolution et haute fréquence image, l’ATTO1280 FAST, pour identifier la zone échauffée d’impact Autre exemple, au cricket, il faut confirmer si la balle a bel et bien touché la batte ou les protections des joueurs. Cette application est déployée dans les compétitions internationales, et complète le dispositif d’arbitrage vidéo.
Fig. 6 : Précision du tir au biathlon
Le dernier exemple peut être utile dans de nombreux domaines, la Défense, la Sécurité ou encore, la Mobilité. Il s’agit d’une application de détection d’OFNI (Objet Flottant Non Identifié), typiquement de gros morceaux de glace à la dérive (« growlers » en anglais), testée grâce à un capteur intégré sur un voilier engagé dans le dernier Vendée Globe. L’infrarouge, par son image haute résolution, offre une solution de détection et d’identification de jour comme de nuit, à longue distance, potentiellement dans le brouillard, d’un objet dangereux sur la trajectoire du voilier. Il est relié à un système d’alarme et d’évitement.
Ce type de solution voit aujourd’hui un essor nouveau du fait du développement de l’Intelligence Artificielle, qui permet grâce à l’apprentissage et à l’analyse de l’image, de détecter, d’identifier, et potentiellement de télémétrer -via l’image 2D, sans dispositif additionnel- les objets d’intérêt. Le marché le plus prometteur, qui pour le coup devrait se traduire en très grands volumes, est celui de la Mobilité et de l’automobile intelligente, où un tel dispositif permettrait d’identifier les obstacles sur la route, y compris par faible luminosité, et d’activer un freinage d’urgence en cas de danger ou de risque de collision Une réglementation en ce sens, mandatant ce nouveau dispositif dit AEB « Automatic Emergency Braking » à compter de 2029 sur tout véhicule neuf a été officialisée l’année dernière aux Etats-Unis. La société se prépare à aborder ce marché, à la fois sur le plan de la qualité automobile (certification IATF) et d’un point de vue capacité industrielle, avec les nouvelles salles blanches réalisées dans CAMPUS.
Les besoins du domaine sportif rejoignent naturellement l’ambition de LYNRED dans l’infrarouge : être à la pointe de l’innovation et de la compétitivité !

Breveté pilote militaire, il intègre DGA/ EV, puis le Service des Programmes Aéronautiques. Après un passage aux Etats-Unis (ICAF, Ambassade), il entre chez Safran en 2010 en tant qu’adjoint au DG Défense et Sécurité, puis Directeur Stratégie Safran Electronics and Defence. Directeur des Programmes moteurs militaires chez Safran Aircraft Engines de 2016 à 2019, il devient président d’Europrop international avant de rejoindre Lynred en 2024.
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.