LE ESPORT, UN SPORT QUI DÉPASSE LES ÉCRANS
L’INTÉRÊT DU JEU COMPÉTITIF

Publié par Michaël CHEN (2002) | N° 134 - NOS SPORTS

Le esport, sport électronique. Quelle notion bizarre quand même, on reste assis sur une chaise devant un écran pendant des heures (comme au bureau finalement…?). Par ailleurs, on entend souvent parler de joueurs de jeux vidéo souffrir de problèmes tels que la tendinite. Où est l’activité physique et la santé dans tout ça ?

Le esport : un sport à part entière

Quand on y réfléchit, le terme « sport » s’assimile plus à la notion de compétition que la notion d’exercice physique : on pense aux échecs, où l’on reste assis. Les Asian Games, deuxième plus grande compétition sportive mondiale, incluent le esport, avec des médailles équivalentes à celles des autres sports. L’équipe coréenne de League of Legends par exemple est exemptée de service militaire après sa médaille d’or.

Notons que le esport, est très varié. Il y a énormément de genres différents de jeux (stratégie en temps réel, combat, tir, course, etc.). Si les jeux ne peuvent être plus différents les uns des autres, il y a beaucoup d’aspects similaires. Dans cet article, nous nous concentrerons sur le jeu League of Legends (LoL), un MOBA (Multiplayer Online Battle Arena, Arène de bataille en ligne multijoueur).

Des jeux particulièrement complexes

L’avantage du support numérique donne beaucoup de choix d’aspects pour les joueurs. Reprenons notre exemple de LoL.

Les parties se jouent à 5 contre 5, les champions sont choisis à tour de rôle après une phase de « ban » : aucune des deux équipes ne peut choisir ces champions bannis. Par ailleurs, un personnage choisi par une équipe ne peut pas être choisi à nouveau. Cela pousse à réfléchir à la puissance de ces champions, certains étant overpowered en fonction de la version du jeu (mis à jour toutes les 2 semaines), mais aussi à la synergie avec les autres champions à prendre, et plus important encore, selon de si nos joueurs savent jouer ces champions à leur plein potentiel.

Une fois dans la partie elle-même, il y a différents niveaux de réflexion, de la stratégie globale (macro) à l’exécution (micro).

Noter que la présence d’un brouillard de guerre fait de LoL un jeu à information incomplète, et au même titre qu’au poker, il y a la possibilité de surprendre son adversaire.

Par ailleurs, la quantité d’information à prendre est faramineuse : position des adversaires (y compris ceux cachés), leurs capacités disponibles, position des alliés, objectifs présents sur la carte, etc. La coopération à 5 est cruciale pour alléger la charge mentale de chaque membre.

Contrairement au football par exemple, on entend constamment toute son équipe par casque / micro, ce qui permet la transmission d’informations à toute l’équipe, mais une communication mal organisée vire rapidement au chaos pollué d’informations peu utiles, et il faut donc définir des règles, par exemple un capitaine (ou shotcaller).

Ainsi, beaucoup de qualités sont travaillées : stratégie, communication, prise d’information, prise de décision sous stress, réflexes, coordination.

Le esport dans l’armée ?

Les qualités travaillées dans le esport sont très prisées par l’armée elle-même. D’ailleurs, une équipe esport existe dans l’armée française : à la Gamers Assembly 2024, une équipe esport interarmées est arrivée 9ème/32 sur LoL (voir Esprit Défense n°12). A quand une équipe de l’armement ?