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René Neyret, 1943 - 2023
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28 octobre 2023

RENÉ NEYRET, LES SCIENCES ET LES LETTRES

René Neyret, ICA né en 1946, nous a quittés le 21 juin 2023. Il nous laisse l’image d’un IA aux talents multiples, de l’ingénieur à l’écrivain, avec un élan vital communicatif largement partagé avec sa famille et ses nombreux amis.


La CAIA

J’ai fait la connaissance de René en 1995 lorsqu’il a rejoint le comité de rédaction du « Bulletin de liaison » de la CAIA dont j’étais alors le rédac’chef. J’ai d’emblée été séduit par sa personnalité atypique, généreuse, pleine d’humour et de vie, et nous avons travaillé ensemble à l’émergence d’un journal moins austère au service d’une communication efficace auprès de la communauté des IA. Le nouveau magazine portant le numéro 50 paraitra en avril 1996 avec plusieurs nouvelles rubriques et une jaquette modernisée.

Son parcours

Atypique ? oui, René avait vécu une enfance singulière dans les années 1950, très joliment décrite dans son livre autobiographique « Une enfance au café » paru en 2012. On y découvre un enfant plein de curiosité confié à ses grands-parents qui tiennent le café d’un petit village de Haute Loire. C’est un concentré émouvant d’anecdotes sur la vie du village et d’un grand père amoureux de la nature et de la pêche, et très attentif à l’ouverture à la vie de son petit-fils.

 

Plus tard, René suivra une filière scientifique au lycée de Saint Etienne qui le mènera à l’ENSICA de Toulouse. Jeune ingénieur, il rejoint le ministère de la Défense où il passe avec succès le concours d’entrée dans le corps des IA, puis la DCAé/Paris où il décrochera un brevet de pilote avant de s’éclater en 1987 dans la conduite d’un projet particulièrement excitant soutenu par le ministre de la Défense André Giraud : battre le record du monde de saut en altitude détenu par un américain (31 000m dont 25 000m en chute libre) ! L’objectif retenu est ambitieux : 38 000m ! Une équipe pluri disciplinaire est constituée autour du CEV, et un essai probant est réussi en septembre 1989. Mais las ! les priorités budgétaires amènent le ministre Jean-Pierre Chevènement à arrêter le projet… et, comble, 13 ans plus tard, ce prestigieux record sera arraché par un autrichien, retournant à vif le couteau dans une plaie mal cicatrisée de notre ami René… (voir son récit « On a raté la marche » dans CAIA N 100 de juin 2013).

Sa vie pourtant a bien changé, l’ingénieur est devenu spécialiste de la communication en entrant chez Bull en 1993, puis en fondant sa propre entreprise cinq ans plus tard. Mais désormais une nouvelle vocation a envahi tout son espace : écrire !

L’écrivain

Un premier roman parait en 2007 « Mort au comptant », un polar bien ficelé dont René avait scrupuleusement observé le quartier de Paris concerné pour s’en imprégner le plus possible dans un souci avoué d’ « écriture de fiction réaliste ».

Le second livre est « Une enfance au café » (2012) évoqué plus haut, dans lequel René nous livre ses racines profondes.

Puis viendront « Yes kill » (2014), un polar autour de sa passion « la pêche à la mouche », puis « Oh God » (2016), un roman sur commande autour d’un thème insolite : le tombeau de Jésus près de la Mer Morte… Le dernier, paru en 2020, « Les filles d’Ariane », est encore un polar, mettant en cause la société Arianespace : toujours dans ce même souci de précision du décor, René a tenu à rencontrer notre camarade Frédéric d’Allest, ancien président de la société, qui a chaleureusement soutenu le projet.

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