Bien que fils de boxeur professionnel, je n’ai fait mes premiers pas dans une salle de Boxe Américaine (coups de poings et coups de pieds au-dessus de la ceinture autorisés) qu’à partir de 16 ans à cause d’un délire entre copains. A l’époque, je pratiquais le tennis et un ami me taquinait sur le fait que je pratiquais un sport peu viril (selon lui) alors que mon père enseignait la boxe. Il m’a proposé qu’on aille essayer la boxe ensemble et promis que, si j’acceptais, il arrêterait de me provoquer. J’ai accepté uniquement pour être débarrassé. Finalement, il m’a suffi d’une séance pour tomber amoureux de ce sport. Bien que j’eusse pratiqué beaucoup de sports différents par le passé, aucun ne m’avait autant vidé la tête et le corps. Je n’ai jamais arrêté, mon ami n’a pas fini la saison.

Plutôt compétiteur dans l’âme, j’ai commencé mes premiers combats lors de ma deuxième saison de boxe. D’abord mineur, je gagne un titre de Champion de France en « light contact » (KO interdit). Devenu majeur, je passe aux combats avec KO et gagne les titres de Champion d’Île-de-France puis de Champion de France.

Je passe ensuite à la Boxe Anglaise (que les poings) et fais plusieurs combats sans enjeu avant d’avoir l’occasion de représenter la DGA lors des Championnats de France Militaire. Il s’agissait d’un de mes objectifs personnels depuis que j’avais rejoint l’armée afin de retirer l’étiquette de « faux militaires » qui nous colle un peu trop souvent à la peau. Quoi de mieux pour ça que d’aller combattre avec les « vrais militaires » de l’Armée de Terre (et des autres Armées) et d’en sortir victorieux ? A l’issue, j’ai gagné les championnats régionaux élite mais j’échoue au 1er tour des Championnats de France élite. J’ai également fait un rapide retour dans le Kick-Boxing et obtenu un titre de Champion du Monde en Italie.

J’ai toujours pratiqué en compétition donc je ne me suis pas trop posé de questions sur ce que la boxe m’apportait. J’aime juste ça, la sensation, en fin d’entraînement, d’avoir tout donné. Avec le recul, je me rends compte que cela a amplement participé à forger ma personnalité et notamment ma confiance en moi à travers le renforcement physique, la rigueur de la préparation et surtout la gestion du stress lié au combat. En effet, malgré les années de pratique et de nombreux combats, j’ai toujours la boule au ventre quand il s’agit de monter sur le ring pour combattre. On apprend à gérer ce stress mais on ne s’en sépare jamais et se dire qu’on arrive à dépasser cette peur consolide la confiance en soi. De plus, la gestion du stress est utile au quotidien, dans le pro et le perso. Enfin, si la boxe est un sport individuel dans le ring, toute la préparation est réalisée grâce à la communauté de la boxe (le coach, les partenaires, les clubs extérieurs, etc.) ce qui aide également à développer un esprit d’équipe et à rencontrer des gens qui partagent la même passion. J’ai d’ailleurs rencontré ma conjointe avec la boxe.

Cette passion qui me porte depuis bientôt 15 ans commence à s’effriter en raison des lourdes contraintes que nécessite ce sport. La maîtrise du poids, le stress, les entrainements de plusieurs heures presque tous les jours, les heures de transport, les weekends entiers de pris, toute la préparation et les sacrifices pour parfois faire face à un forfait, etc… Si ces contraintes se ressentaient moins lorsque j’étais étudiant, elles pèsent bien plus lourd aujourd’hui avec les responsabilités professionnelles et les impératifs personnels. Ayant pour habitude de m’entraîner sur le créneau 20h-23h, il a fallu réorganiser mes entraînements de manière à pouvoir récupérer mes soirées et avoir une vie de couple. J’ai décidé de scinder mes entraînements avec une partie le matin avant l’embauche et une partie à la débauche. Les horaires avantageux de DGA EV me permettent de démarrer les entraînements suffisamment tôt dans la soirée pour toujours en avoir fini avant 20 h.

En arrêtant la compétition, je passerai du côté de l’enseignement. A l’occasion, j’aimerais de nouveau participer au Championnat de France Militaire mais cette fois en tant que coach. Basé sur la BA120, j’ai quelques potentiels candidats de l’AAE ce qui serait assez symbolique : « la DGA qui accompagne nos armées ».